[Candidature acceptée] Laerion

[Daïne]

Au soir, 3 hommes, accompagnés de ce qui semble être un chien noir, arrivent à dos de cheval jusqu'à l'entrée du beffroi depuis la région lugubre et désolée. 
Le premier à mettre pied à terre, grand et costaud, à l'allure martiale, portant une lourde armure usée par les combats passés et des armoiries de gueule à la tour d'argent se dirigea vers la grande porte du bastion. Du haut des remparts les membres de l'ost les regardent approcher.
Pendant ce temps, les deux autres hommes attendent patiemment sur leurs chevaux.

Se plaçant devant la porte, le chevalier s'adressa aux soldats : 
_ OLA !
Je suis le comte de d'Ellengarde, je souhaiterais une audience auprès du seigneur de Nor Laedro.

[HRP] Toutes ressemblances avec un autre poste serait fortuite [/HRP]

[Balthamus Finch]

La lumière du soir tombait sur les Maleterres, dans une ouate brun doré morne. Après toutes ces années et même après avoir reçu l'illustre honneur de la chevalerie, Balthamus appréciait encore les quarts de garde aux remparts. C'était donc là qu'il se trouvait, la hanche désormais décorée d'un nouveau trésor surgi d'un lointain passé, un libram d'or, d'argent et de cuir, quand le trio de voyageurs aborda le chemin menant au Beffroi. Ainsi donc, l'on se souvenait encore du Nom de la Pourpre, alors que de longues années avaient filé depuis le dernier collage officiel d'affiches de recrutement.

Les autres sentinelles s'agitèrent ; il prit acte et responsabilité de ce qui allait ensuite se passer lorsque celui qui menait convoi approcha seul et à pied du rempart. 

_ OLA !
Je suis le comte de d'Ellengarde, je souhaiterais une audience auprès du seigneur de Nor Laedro.

Ellengarde. Le nom lui parlait sans pour autant être immédiatement reconnu. Une probable vieille peinture oubliée dans sa mémoire, sienne ou du Sacrifice. L'Inquisiteur d'Antaran s'approcha du rebord à son tour, se rendant bien visible dans le couchant : figure d'or et d'acier noir, teint pâle, lunettes rondes. Il répondit alors, armé de son accent alteran ressurgi avec certitude après son séjour en Aiglepic.

- Le Seigneur de Nor Laedro est une Dame, et elle est indisponible actuellement. Quelle est la raison de votre demande d'audience ?

[Daïne]

Droit et détendu, l'homme tentait de deviner, dans l'obscurité naissante, les visages des hommes en haut du rempart. Il vit se dégager un homme dont l'allure semblait différente des autres soldats. 
Ce dernier s'adressa à lui :
- Le Seigneur de Nor Laedro est une Dame, et elle est indisponible actuellement. Quelle est la raison de votre demande d'audience ?

La réponse le désarçonna légèrement ...Comme beaucoup, il savait que le seigneur de Nor Laedro était une femme, alors pourquoi le préciser ?!? Ou alors était-ce pour détailler l'indisposition dont elle pouvait faire l'objet ...
Il se sentit légèrement mal à l'aise ....

_ Hum ... Je suis venu pour discuter et essayer de trouver une compensation aux troubles que mon fils à pu causer à votre ordre ....
Pourriez-vous nous offrir le gîte afin d'attendre que la Connétable ne soit plus ... hmm .... *visiblement géné*
indisposée ?

[Balthamus Finch]

Maintenant, tout faisait sens. Ellengarde, le domaine noble dont cet agaçant rejeton de noblesse de Velan de Timerius devait hériter mais dont les frasques et mauvais choix avaient écarté définitivement du trône pour recevoir une bien plus juste punition en Revendreth. Le père venait donc pour réparer les pots cassés du fils, attitude noble mais triste, et regrettable à ses yeux. Toutefois, la Connétable n'ayant pas refait surface, il lui faudrait donc s'adresser aux officiers, en attendant que la situation se règle.

- Je regrette que les écarts de conduite et les crimes de votre fils à notre encontre vous obligent aujourd'hui à faire route, mais j'apprécie, à titre personnel, cette volonté de faire pénitence à votre tour, bien que la sienne à lui ne fasse que commencer. Approchez avec votre escorte, nous vous offrons le gîte, si vous nous remettez vos armes avant.

Sur ces mots façonnés avec précision, colorés par son accent, le chevalier fit signe aux sentinelles de préparer la relevée de la herse, tandis qu'il s'engageait avec une prudence renouvelée dans l'escalier de service : la souffrance brute qui l'avait repris n'était plus vraiment adoucie et il lui tardait de retrouver la bibliothèque.

Alors que la herse d'acier se relevait, Balthamus attendit la montée à sa hauteur, au centre du passage, des cavaliers.

[Daïne]

A l'audition de la réponse du chevalier, déjà légèrement mal à l'aise par l'évocation des désagréments intimes de la dirigeante cet ost reconnu, une seconde vague de gène envahit l'homme.

Contrairement à beaucoup de ses compatriotes, il avait réussi à pardonner aux traîtres à sa patrie ... où tout du moins, il avait réussi à adoucir cette amertume, par conviction aux préceptes de la lumière et par la nécessité de s'allier face aux menaces que présentait le Nord.
Mais recevoir de cet Altéran inconnu, cette pitié à son encontre manqua de faire ressurgir un passé qu'il avait eu bien du mal à combattre.

Sans rien laisser transparaître, il s'avança jusqu'à la herse, suivi immédiatement et presque mécaniquement par les deux hommes et l'animal qui l'accompagnaient.

Il sortit sa lourde épée bâtarde de son fourreau dévoilant une lame sombre creusée de runes rouge-sang dont le très bon état faisait tâche avec la garde fortement usée et le manche dont le cuir était très largement défraîchis et déchiré par endroit.

Des deux hommes qui l'accompagnaient, le premier qui descendit de cheval semblait toujours afficher un sourire discret et serein, les cheveux tressés étroitement et une barbe irrégulière.
Il portait une longue jupe noir et un corselet de cuir sombre joliment sculpté et peint, masqués en grande partie sous une large cape de laine. Ses mains gantées de mitaines tenait un grand bâton tordu et noueux qui descendait jusqu'au sol et jusqu'à ...  ses pieds nus.
Il sortit un petit couteau de sa ceinture qu'il se prépara à donner ou poser.

Le deuxième homme sauta tout aussi lestement de sa monture mais dans un style tout à fait différent.
Là ou le premier semblait discret et serein, lui semblait enjoué et expansif : les cheveux d'un roux éclatant, une mèche folle semblant voler vers le ciel, son oeil droit masqué par un bandeau, des pattes longeant ses joues jusqu'à sa bouche dont les dents brillantes semblait inviter à venir faire la fête.
Il détacha de sa lourde ceinture deux énormes dagues dont l'usage ne faisait aucun doute.

Enfin, approchant de la herse et de la vision des soldats et du chevalier, l'animal révéla sa nature : un jeune worg noir dont le calme et l'obéissance dénotait de sa nature sauvage.

Laerion attendit, l'épée à la main, face à la herse, que cette dernière se lève, le révélant et révélant le Chevalier qui l'attendait à l'intérieur de l'enceinte.

Il garda le silence quelques instants, ses vieux yeux bleus fixant l'Altéran comme pour le jauger.

Puis d'un geste aussi rapide qu'inattendu il leva sa lame parallèle au sol au niveau son torse, la poigné dans une main, la lame dans l'autre.

_ Monsieur, Nous vous suivons.

[Balthamus Finch]

Quelque chose dans l'attitude, ou bien était-ce le ton de voix de l'émissaire d'Ellengarde, son accentuation, aviva, plus qu'éveilla, la prudence naturelle dont se targuait Balthamus (les mauvaises langues profanes parlaient de paranoïa). Cette fière attitude, cette tension dans le regard ... Ce qu'il avait redouté venait de se produire : il se trouvait devant un Stromgardien. Aiglepic avait beau être relevée, les stigmates de ses tortures du passé lavés dans la pierre et l'ardoise neuves, forte autant que faire se peut dans le contexte des Guetteurs et des tensions avec ses voisins lointains, il restait encore, tapi en dessous le souvenir des nuits de feu et d'acier, du sang versé et des horreurs accomplies. Il n'était pas en paix avec ce souvenir, l'avait seulement rangé dans un coin de son esprit et laissé le temps défraîchir les couleurs et atténuer les arêtes tranchantes. Toutefois, si la devise était bien "ni oubli, ni pardon", lui avait suffisamment cheminé pour admettre l'idée que les trois individus là n'avaient pas participé au massacre. Méfiance donc. Et bénéfice du doute.

Ils présentèrent leurs armes, les sentinelles les en délestèrent avec efficacité et sans brusquerie. Elles étaient en nombre certain : les routes n'étaient pas sûres et ne le seraient pas avant longtemps. Le petit worg attira son oeil, comme toujours dès lors qu'une créature lupine -exceptant notablement les worgens pour l'instant- entrait dans son champ de vision. Puis ses yeux. Des yeux bleu, anciens, perçants, cherchant les siens. Qu'y verraient-ils ? Des yeux bruns, cernés, marqués eux aussi de rides désormais, derrière ses lunettes. Des yeux inquisiteurs, juges d'un homme et de ses talents, de ses volontés et de ses motivations. Nulle reculade, nulle bravade. Patience d'une pierre. Il récupéra la lame après ce contact, inclinant la tête pour la disposer au râtelier, sous la bonne garde des autres veilleurs.

Puis se retournant, il invita le trio accompagné à le suivre. Tout en remontant l'allée et longeant les écuries vers la fontaine, d'un pas claudiquant qu'il ne remarquait plus depuis longtemps, il dit.

- Je suis Balthamus Finch, Chevalier de l'Ost Pourpre et Inquisiteur du Nom d'Antaran, trois fois justifié, le Passeur-de-Royaumes. Vous pouvez mettre à l'écurie vos montures, nos Pages s'en occuperont. Votre compagnon à quatre pattes également, en vertu de notre règlement intérieur. Il sera bien traité.

S'en tenir strictement à ses serments, ses codes, la loi de la Pourpre sous son toit. Voilà comment il pouvait se sortir du dilemme posé par la simple existence de ces Stromgardiens sous son nez.

[Daïne]

Le vieil homme emboîta le pas de Balthamus, remarquant le pas claudiquant du chevalier ... ce qui fut suffisant pour lui remémorer sa propre blessure à la jambe, le poussant inconsciemment à boiter lui-même. 

Depuis son arrivée, rien ne se passait comme il l'avait imaginé et le déroulement lui semblait de plus en plus perturbant ... 
C'était pourtant simple. Il devait arriver, demander à voir la Connétable de l'Ost, s'agenouiller devant elle en lui offrant sa vie en réparation des dégâts causés par son crétin de fils et espérer qu'elle ne lui prenne pas mais qu'il doive servir l'Ost jusqu'à paiement de sa dette.

A la place, il se retrouvait accueilli par ce qui semblait être un alter-ego Alteran pour s'installer là jusqu'à ce que les ragnagnas de la connétable, dont il aurait préféré ne rien savoir, se terminent .... C'était tout simplement improbable ! 

Peu importe, il était obligé de l'Ost et devait se comporter comme tel. 

_ Enchanté, Chevalier, je suis le Père Laerion de Timerius. 

Sans qu'il ne fasse de signe, son flamboyant compagnon prit les trois chevaux par la bride et le worgen, et les emmena jusqu'à l'écurie.

_ Vous sauriez sous combien de temps la Connétable serait de nouveau .... disponible ? 

[Balthamus Finch]

Quelques jours après la réunion de l'Ost Pourpre officialisant le conseil de direction, le Beffroi se trouvait fort occupé, avec les missions assignées à chaque corps. Il était temps, en effet, de montrer une face pro-active, et certains avaient pris le problème à coeur. C'était notamment le cas de Balthamus, ayant accepté le rôle de liaison entre Corps Militaire et Logistique : ce jour-là, il étudiait la liste des biens qu'il avait demandé au nom de son Corps, armé de quelques plumes et encriers, non pas à la bibliothèque, froide et austère le matin (les mauvaises langues diront qu'elle est à son image), mais dans le bastion, pour profiter de la chaleur des cuisines actionnées par Alexos.

Le chevalier-inquisiteur n'avait fait qu'une concession au confort et à son habitude ancrée depuis des décennies de porter son armure en tout temps, en quittant ses gantelets pour mieux manier ses plumes. Installé à la petite table dans le creux de l'escalier, il affichait une mine sérieuse et concentrée, mais ouverte à la fois : un érudit à ses oeuvres.

[Daïne]

Laerion était là depuis plusieurs jours. Il avait pu rencontrer le conseil de direction de l'Ost Pourpre à défaut de rencontre la Connétable, qui était semble-t-il souffrante, mais rien à voir avec des ragnagnas (ou alors des ragnagnas du vide corrompus à l'énergie gagrénée mais ca lui semblait peu probable), et avait pu présenter sa requête.
Depuis il était sans nouvelle d'une quelconque prise de décision. Il était certe bien traité, mais le manque d'activité commençait à lui manqer. Il tournait en rond tandis que ses compagnons lui semblaient introuvables.
A défaut de faire autre chose, il errait dans le beffroi, se promenant dans les zones auquelles il avait le droit d'accèder dans l'attente d'une décision le concernant.

Au détour d'une pièce il tomba nez à nez avec Balthamus Finch.
"_ Salutation Sir Finch, comment allez-vous ? "

[Balthamus Finch]

Relevant la tête de son ouvrage, le chevalier fixa un court instant Laerion de derrière ses lunettes qu'il remonta d'un geste lent et habituel sur son nez. Il demeurait fidèle à ses habitudes et ses humeurs, peu expressif et austère. Il reposa sa plume sur le côté de son écrit, l'air dégagé à souhait. Il avait mis de côté le problème que posait l'existence d'un fils de Stromgarde dans leur bastion, se concentrant sur ses tâches en attente, nommément la logistique de leur expédition en redoutant avoir oublié quelque chose, le finissage de l'enfermement de Colhua qui, à son insu le plus complet, traînait en longueur, l'élévation du monument aux morts.

Mais le voici de nouveau devant lui, tel un fantôme du passé en qui il avait toutefois, en excluant ses origines, peine à trouver de quoi le haïr définitivement. Cela tenait certainement à la Lumière que Laerion servait, et que lui étudiait encore quoiqu'en des termes et des mots notablement différents des siens. Une puissance pouvait donc réussir à réunir les peuples adverses depuis des décennies. Voilà qui attirait décidément son attention, mais il n'avait pas le temps.

De la tête, il salua le paladin sans rien traduire de son cheminement intérieur. Sa voix demeura égale, sans autre inflexion particulière que son accent alteran.

"Sire de Timerius, je vous salue. Je me porte bien, je dédie ma matinée à cette affaire, avec la bénédiction du Seigneur de Loyauté et l'approbation de mon Commandant. Et vous ?"

[Daïne]

Voyant l'ouvrage devant le chevalier et la plume que ce dernier posa à son arrivée, il en déduit qu'il le dérangeait certainement. Il prit malgré tout le temps d'échanger brièvement avec le chevalier.

_ Je me porte comme on peut se porter dans ces moments d'incertitudes : serein mais impatient...
Vous savez si le conseil a pris une décision ?

Après un instant de pause, il reprit :
_ Je ... Ils n'ont pas spécialement à chercher à en savoir plus sur moi... J'imagine que ma requête les a certainement surpris.
Qu'en pensez-vous  ?

Laerion regarda Balthamus droit dans les yeux, comme pour sonder son regard.

[Balthamus Finch]

- C'est dans l'adversité que l'âme révèle ses forces comme ses artifices. Au coeur de la nuit la plus noire, la radiance de la vertu pour fanal et la loyauté à nos principes pour boussole. Si c'est ce que souhaite le Héraut de la Première-Nuit, alors qu'il en soit ainsi.

Balthamus marqua un léger temps d'arrêt, comme considérant Laerion avec plus d'attention encore, puis son travail. D'un geste de tête, il lui indiqua la deuxième chaise, en face de lui. Le mouvement n'avait rien d'autoritaire, seulement une invitation à la discussion plus avant.

- Sur votre demande, j'ai bon espoir que celle-ci connaisse une réponse sous peu. Même si les temps sont troubles, nous ne saurons déroger à nos valeurs et notre respectabilité envers nos hôtes. Aussi je prie pour que vous ayiez trouvé bon havre ici-même.

Un temps, encore, pondéré. Le Chevalier fit de la place sur la table, rangeant ses rapports sur ses genoux, l'air dégagé au possible.

- Avez-vous bien songé à l'ensemble des conséquences pouvant découler de votre demande ? N'étant pas dans le secret du conseil, je ne saurais vous dire ce qu'ils vous réservent, s'il s'agira d'une demande à régler dette financière ou à rembourser par votre service l'infamie causée par votre fils. Êtes-vous prêt au Sacrifice ?

Et le dernier mot prit, dans sa bouche, une véritable majuscule emphatique.

[Daïne]

Tandis que le Chevalier prit la parole, Laerion écarquilla discrètement les yeux ..."Mais qu'est-ce qu'il raconte ?!? ", pensa-t-il. 
Terre à terre, Laerion a toujours eu du mal avec les poètes et les emphases abscons. Restant aussi discret que possible, il tenta de décrypter les paroles du Chevalier. 

Puis, à son invitation, il prit la chaise et s'installa. Légèrement anxieux que l'ensemble de la discussion soit aussi cryptique que son début, il reprit finalement rapidement le fil de la discussion.

_ Chevalier, soyez sûr que j'assumerais TOUTES les conséquences de ma demande et des comportements de mon fils. 

C'est mon devoir, la fierté de ma maison et la grandeur de mon Comté que de requérir et d'accepter cette justice.

J'en assumerais personnellement les conséquences, que ce soit une dette, redevenir simple trouffion ou l'ultime Sacrifice.
... et je m'assurerais que le peuple d'Ellengarde, mon peuple, les assume aussi, aussi longtemps qu'elles sembleront justes.

Puis après une légère pause :
_ La lumière est guide de nos destins et j'embrasse ce que la lumière appelle !

[Slade]

Contrairement au délai d'attente entre deux attributions de la solde, la réponse arriva rapidement sous la forme d'un page haletant et au visage cramoisi. Les officiers avaient probablement insisté sur le caractère urgent de la course, toutefois il réussit à produire un salut convenable en direction des deux hommes.
"U-un pli officiel po-pour le sieur De Timerius", put-il finalement articuler après plusieurs secondes d'intense respiration, avant de tendre le parchemin d'une main tremblante.

Le contenu de la missive aurait pu tenir en quelques lignes, mais l'auteur -probablement le scribe en charge de sa rédaction- avait voulu y mettre les formes par force circonvolutions protocolaires. (Heureusement et par souci de clarté, il ne sera rapporté ci-dessous que la partie pertinente du document.)

"Ser De Timerius,

Le Conseil des Officiers, après délibération, décrète par le présent document qu'il accepte votre offre de remboursement des torts infligés par le triste sire Velan. Bien que la proposition d'un paiement en monnaie sonnante fut étudiée, il apparaît que l'Ost Pourpre a tout autant besoin de financements que de bras à armer, ainsi que d'alliés pour nous épauler: vous semblez, pouvoir prodiguer plusieurs de ces maillons essentiels à notre fonctionnement.
Nous vous offrons donc de rejoindre nos rangs tout en conservant votre titre et vos terres, et de mettre les ressources qui en découlent au service de notre cause commune : la renaissance des Royaumes humains du Nord.

Si cela vous convient, nous aurons à coeur de définir lors d'un nouvel entretien les contours exacts d'une telle coopération.

Veuillez être assuré de nos meilleurs salutations,
Lordaeron prévaut !"


Après avoir poliment attendu que le noble ait terminé sa lecture du document, le page s'inclina du chef dans sa direction, attendant une réponse à transmettre à ses supérieurs.

[Daïne]

A l'arrivée du page, Laerion fut surpris par le visage rouge de l'homme haletant. 
Il prit le pli et remercia le messager. 

Il décachetta l'enveloppe, déplia la feuille posément et prit le temps de lire le message .... une première fois, une deuxième fois....
Puis il replia la feuille avec tact et la tapota dans sa main. 

Après un instant de silence, le regard perdu dans le vide, il tendit la feuille à Balthamus. 
_ Chevalier, qu'en pensez-vous ? ... Est-ce que cela vous semble juste ?

Puis après un instant :
En toute honnêteté et en connaissance des méfaits de Velan, est-ce que cela vous semble suffisamment sévère ?