Vers le nord !

Le Beffroi du Nord est un îlot d'humanité dans une région encore largement soumise aux résidus du Fléau. Aventures et périls guettent ceux qui les traversent.​
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Eleanore
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Vers le nord !

Message par Eleanore »

La matinée touchait à son terme quand la cage contenant un hibou moyen duc fut enfin déposée sur le siège de la carriole stationnée sur le bord de la rue. Hurlevent, à cette heure, était en pleine activité. Les rues étaient pleines des riverains rentrant chez eux pour le déjeuner. Quatre personnes attendaient, immobiles, sur le trottoir devant l'entrée du quartier des mages et regardaient la jeune femme charger le véhicule attelé. Après s'être assurée que la cage était bien posée et ne risquait rien, elle se tourna vers les deux elfes et les deux humains et leur sourit.

J'espère que tu feras un bon voyage, Aurorah.

Merci, Tannysa. Et merci pour vos leçons et toutes ces années d'apprentissage. Je n'en serai pas là sans vous.

L'herboriste attitrée de la capitale humaine inclina doucement la tête avec un sourire, tendit simplement la main en signe de bénédiction mais n'ajouta rien. Son nouvel apprenti se tenait à côté d'elle et fit également ses adieux à la jeune femme, de même que l'apothicaire chez qui elle travaillait à mi-temps depuis presque 7 ans.
Enfin, elle se tourna vers le dernier humain à l'attendre. Grand, blond, il possédait les mêmes fossettes que Vannora et les mêmes yeux.

Tu as prévenu maman que tu montes dans le Nord ?

Je lui ai envoyé une lettre. Je ne sais pas si elle est arrivée ou non. Mais quoi qu'il arrive, je la retrouverai là bas, Daniil.

Elle serra son frère dans ses bras, grimpa dans la carriole et accorda une petite caresse à l'oiseau à travers les barreau de la cage. Celui-ci roucoula doucement puis claqua du bec, tirant un gloussement à la jeune femme. Elle claqua de la langue, agita les rênes et fit avancer son véhicule en saluant du bras. En sortant de Hurlevent, elle prit la route de Forgefer.

Aurorah Halen répondait à l'appel du Nord.



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C'est le début d'un nouveau récit qui va mêler Eleanore et sa famille. J'en ai parlé au cours de la soirée cookie et égotrip.
Bien entendu, tout ceux qui veulent intervenir le peuvent. S'ils ont croisé Vannora sur la route, s'ils distribuent le courrier au Beffroi ou quelque soit vos idées !
Modifié en dernier par Eleanore le mer. 29 nov., 2023 9:48 pm, modifié 4 fois.
Nous serons de glace face au feu de votre haine, ainsi nous noierons votre violence dans la passion de nos eaux.

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Eleanore
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Re: Vers le nord !

Message par Eleanore »

Un peu plus de 6 mois s'étaient déroulés depuis qu'elle avait pris la route. Ce soir là, la pluie tombait depuis 3 jours, sans discontinuer, détrempant les routes qui ressemblaient plus à des rivières de boue et tout ce qui se trouvait dans le chariot qui avançait tant bien que mal. Le cheval qui tirait vaillamment le véhicule semblait à bout de force, tant physique que morale. Et la jeune femme qui tenait ses guides ne paraissait pas en meilleur état.

Les cheveux dégoulinant d'eau de pluie, les mains glacées, les vêtements détrempés, Aurorah se battait une fois de plus contre elle-même pour ne pas renoncer et poursuivre sa route vers l'Est. Elle avait pénétré dans les Maleterres depuis deux semaines, mais ne voyait aucun changement dans le paysage qui puisse lui indiquer qu'elle se rapprochait des terres reprises par l'Ost Pourpre. Depuis le temps que les militaires étaient implantés là, l'aventurière se plaisait à penser qu'ils avaient dû commencer à remettre de l'ordre dans le coin. Mais rien. Il n'y avait rien, sinon des animaux à moitié morts de faim, des créatures à peine descriptibles et des ombres inquiétantes qui rodaient à chaque instant. Même la flore semblait malade. Les plantes, pourtant le domaine de compétence de Aurorah, ne ressemblait à rien de ce qu'elle avait pu connaître.

En poussant un soupir, elle envisagea de s'arrêter à l'endroit même où elle se trouvait pour y dormir quelques heures et laisser à son cheval le temps de se reposer un peu. Après tout, vu la fréquentation de la "route" elle ne risquait pas de gêner grand monde en bivouaquant sur place. Elle allait tirer sur les rênes quand le hibou, perché sur le montant du banc derrière elle poussa un hululement excité. Alerte, Aurorah posa la main sur l'arbalète posée à ses côtés et scruta les environs. Rien. Pas de mouvement dans les bas côtés, ni à l'horizon. Rien que les plaines, les arbustres rabougris et la vague forme au loin d'une forteresse.

Par la Lumière ! Une forteresse, enfin !

Comment avait-elle pu ne pas la voir depuis le matin ? Aucune importance, à présent qu'elle se dressait devant elle, la jeune herboriste ne pouvait pas la manquer. Elle essaya d'insuffler un peu de vigueur au cheval exténué devant elle en réchauffant sa voix pour l'encourager tout en faisant claquer les rênes. Cela fonctionna quelque peu et le brave équidé releva légèrement la tête pour accélérer, un peu, le pas.

Il lui fallut tout de même encore une bonne heure avant de se retrouver devant une immense porte fortifiée. Close. Luttant contre le désespoir, Aurorah descendit de son chariot, y farfouilla pour prendre un maillet et parcourut les quelques mètres qui la séparaient de l'huis pour y cogner le plus fort possible avec son marteau de bois. Le son produit lui sembla se répercuter dans toutes les Maleterres.

Pourvu que ça ne réveille pas un monstre comme dans les histoires de Tomel...

Sans réponse, elle retenta sa chance en frappant à nouveau quatre grands coups contre la porte, ce qu'elle accompagna d'un grand cri à l'adresse de ceux qui avaient, manifestement, fortifié cette ouverture et qui occupaient les lieux. Amis ou non, elle était bien décidée à dormir au sec, sinon au chaud.

OOOH ! Il y a quelqu'un là dedans ???!!! J'ai froid, je suis fatiguée, j'ai faim et mon cheval aurait bien besoin d'une litière sèche et de foin correct.
S'il vous plaît...


Elle attendit quelques instant, l'espoir s'amenuisant à chaque seconde de silence qui passait.
Nous serons de glace face au feu de votre haine, ainsi nous noierons votre violence dans la passion de nos eaux.

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