[Ouvert à tous] Quand le chat n'est pas là...

Le Beffroi du Nord est un îlot d'humanité dans une région encore largement soumise aux résidus du Fléau. Aventures et périls guettent ceux qui les traversent.​
Répondre
Avatar du membre
La Vigie
Narrateur
Messages : 97
Enregistré le : mar. 02 oct., 2007 7:54 pm

[Ouvert à tous] Quand le chat n'est pas là...

Message par La Vigie »

L'été, dans les Maleterres de l'Est, était sans doute la pire des saisons. Certes, le reste de l'année, on subissait les pluies maussades et continues qui vous transperçaient jusqu'à la moelle et vous laissaient dégouté de tout, avec ce parfum d'humidité qui s'insinuait dans les vêtements, la couche et la nourriture. Mais l'été, surtout en période de grandes chaleurs, la puanteur émise par la région était difficilement supportable. Des grappes de mouches multicolores surgissaient du sol, où leurs oeufs étaient enfouis le reste de l'année, confortablement installés dans quelque amas de chair en putréfaction continue. Car même si le Fléau n'était qu'histoire ancienne, les Maleterres avaient charrié tant et tant de cadavres au cours des vingt dernières années qu'il faudrait un siècle ou deux avant que les maudits insectes n'y trouvent plus leur subsistance.

La terre exhalait donc son effroyable puanteur, et le vent la dirigeait avec malignité. Quand, par déveine, le Beffroi était sur sa trajectoire, il fallait bien du courage pour ceux qui en avaient la charge de monter sur les remparts pour assurer la garde des lieux. Lorsque l'odeur était réellement insupportable, certains n'hésitaient d'ailleurs pas à braver le courroux de leur supérieur pour rester à l'abri des murs, dégarnissant ainsi les chemin de ronde.

Telle était la situation en ce début d'après-midi. La puanteur était telle que les rares sentinelles en avaient les yeux qui piquaient au-dessus de leur foulard. Tant est si bien qu'ils durent se les frotter à plusieurs reprises en voyant apparaître, sur le chemin menant au Beffroi, une compagnie d'une dizaine de cavaliers armés, vêtus de façon disparate, sans bannière ni étendard. Une fois arrivés à proximité, ils s'écartèrent pour laisser passer un homme vêtu d'un ensemble si chamarré que le bouffon du roi s'en serait trouvé choqué. Celui-ci prit une inspiration, puis déclama :

Manants, soldats et mercenaires,
Vous pour qui l'Ost n'est ni père ni mère,
Entendez la complainte de ce pauvre trouvère,
Et de grâce, ne la mettez pas en terre.

Vous nous trouverez, moi et mes compères,
Un brin tendus, presque sur les nerfs,
Car le périple pour votre nid fut un calvaire,
Aussi ouvrez vos puits, qu'on se désaltère.

De votre eau, de vos biens, de bien des manières,
Le pillage peut être doux, sous notre ministère,
A moins bien sûr que vous n'entendiez croiser le fer :
Idée sotte, qui ne laisserait ici que poussière.

Ne jouez pas avec nos nerfs,
Ouvrez comme un éclair,
Visez à nous satisfaire,
Et épargnez-vous notre colère !


A ce dernier mot, les cavaliers rugirent, sans pour autant tirer leurs armes. La compagnie attendait désormais une réponse...

Avatar du membre
Mingos
Messages : 17
Enregistré le : ven. 16 juil., 2021 10:12 pm

Re: [Ouvert à tous] Quand le chat n'est pas là...

Message par Mingos »

*Participant, comme à son habitude à son tour de garde, l'odeur du Fleau ayant une sous la chaleur , une odeur de nostalgie ayant eu raison de ses narines il y a bien des années de cela, il soupira d'un air las, d'en haut les remparts jusqu'a entendre le cavalier en contrebas.*

- C'est serieux ? Non ..*Il se frotte les yeux à deux reprises ,avisant les gardes tous plus gradé que lui en cet instant* Mhhh , il veut qu'on lui ouvre les portes ? En rimes en plus ? Faut faire combien de sommation avant de lui jeter des cailloux au juste ?

*Se retournant vers la troupe en contrebas, il s'ecria alors :*

Qui viens donc de bonne heure
Crier avec tant d'ardeur
Devant la porte du Beffroi
Sans se présenter une seule fois ?

*Il appel un garde d'un signe de main et lui parle discretement*


- Va chercher un officier et fissa !
Si tu penses pas être à la hauteur, pas faire le poid ou pas être assez fort...Recule d'un pas et laisse faire "Big Daddy"

Avatar du membre
Slade
Commandant
Messages : 122
Enregistré le : dim. 28 oct., 2007 11:18 am
Localisation : Quelque part sous une pile de docs à la Capitainerie

Re: [Ouvert à tous] Quand le chat n'est pas là...

Message par Slade »

Molaïmbar le jeune était souvent qualifié de "grand enthousiaste" par quiconque le connaissait un peu. Le mot était faible, et ceux qui le connaissaient un peu plus l'auraient volontiers qualifié de "gros couillon", "demeuré" voire même de "bouse de griffon". Pour autant, ces vilains mots n'attaquaient jamais la bonne humeur du jeune nain -et cela le rendait sans doute encore plus irritant. Aussi l'idée de lui faire monter la garde sur les remparts un jour où l'odeur qui s'élevait des Maleterres atteignait un tel niveau d'atroce avait remporté l'unanimité parmi la hiérarchie mais également chez les Aigles du rang, sans doute dans l'espoir que le fumet immonde le terrasse subitement, ou que dans le pire des cas il soit obligé de fermer sa grande mouille...

Rien de tout ça ne se produisit (malheureusement ?) et ce fut avec joie que le chaman roux à la barbe négligée assista à l'arrivée de la petite troupe et à la fantastique déclamation poétique de l'artiste qui semblait la diriger. Subjugué par un texte dont il ne compris pas le quart et encore moins sa menace à peine voilée, il se contenta de crier des vivats en même temps que les compagnons du barde.

Par la barbe de mes aïeux, c'était super ! Bravo, bravo !

Le benêt se rappela soudain que les artistes de rues humains avaient l'habitude de réclamer à leur public un petit don en pièces afin de récompenser leur talent. Fouillant dans ses poches, Molaïmbar en ressortit quelques sous de cuivre, un trognon de pomme et un demi-biscuit sec. Ils furent tous lancés par dessus les créneaux pour atterrir aux pieds des saltimbanques, tandis que le marteau-hardi frappait dans ses mains en vociférant.

Une autre, une autre, une autre !
"Un coup de fusil pour ouvrir la chasse, deux coups pour la fin d'un duel; une centaine pour rendre hommage et un millier pour sonner le début d'une guerre." - Devise figurant sur le fronton des fonderies de canon Fusil-de-Bronze

Avatar du membre
Mikort
Chevalier
Messages : 99
Enregistré le : sam. 22 août, 2020 7:36 pm

Re: [Ouvert à tous] Quand le chat n'est pas là...

Message par Mikort »

Assis sur un tabouret, Hindrill essayait tant bien que mal de recoudre sa chemise à moitié déchirée par son griffon. C'était la troisième fois depuis qu'il était dans ce fort perdu au fin fond d'un des pires régions d'Azeroth et ses talents de tailleur ne s'amélioraient guère.

À l'entente des quelques vers poétiques, le nain se leva, et regarda par dessus les remparts. Il avisa longuement les nouveaux venus, pendant que Molaïmbar faisait son numéro. Il se contenta de soupirer. Cela faisait longtemps qu'il ne disais plus rien à son compère, tant cela était une perte de temps et de moyens.

Comme Mingos, il voulait entrer dans le jeu des visiteurs, mais de trouvant plus de rimes en u, il abandonna vite cette idée, se contentant d'adresser la parole à ses camarades du rempart.

- Eh bein, sacrés gus ceux là.

Il se pencha alors par dessus les créneaux, et lança à la troupe en contre bas.

- Qu'est ce vous voulez ? 'Faudrait commencer par vous présenter et énoncer clairement vos intentions mes cocos !
Modifié en dernier par Mikort le dim. 24 oct., 2021 6:46 pm, modifié 2 fois.
Un bon réprouvé est un réprouvé mort. Pour de vrai je veux dire.

Avatar du membre
Balthamus Finch
Chevalier
Messages : 315
Enregistré le : mar. 26 juin, 2018 9:57 am
Localisation : Dans votre dos à vous juger.

Re: [Ouvert à tous] Quand le chat n'est pas là...

Message par Balthamus Finch »

Telle une gargouille immobile sur le parapet de pierre des remparts, côté sud, il veillait. Difficile de dire à quoi jouait le Dernier Recours de Steelwood, si loin de son employeur et associé, mais il semblait bien que quelque chose ait piqué l'attention de cette improbable créature à tout le moins humanoïde. De son propre avis, Corwin venait pour vérifier quelque présage sur son propre avenir, obtenu quelques jours plus tôt et impliquant sa venue ici, au Beffroi du Nord ce jour. Fidèle à ses routines et ses habitudes, il se montrait clairement associable, misanthrope même, caché qu'il était sous sa combinaison noire et sa capuche de la même teinte, visage celé presque totalement sous son masque. Seuls ses yeux comme deux rubis éteints sous le tissu épais de son capuchon paraissaient vivants, et occupés à fixer un point dans le vide. L'autre fou, comme on pouvait le surnommer dans les rangs des Nains de Wildhammer, était de sortie.

Il eut bien du mal à sortir de ses innombrables calculs, cycles de réflexion et pondérations sur des ensembles d'hypothèses et sous-hypothèses lorsque les premiers vers, de mirliton ou de poète, percèrent l'air. Si l'Albinos reconnaissait les qualités et vertus de la musique, il n'entendait cependant rien à la poésie, seulement les sonorités agencées. Corwin n'eut donc aucune réaction visible lorsque le chef des bandits déclama, que Mingos lui répondit de la même façon ou que Molaïmbar réclama à grands cris un nouveau poème payé cuivre sur l'ongle. Dans son propre système complètement fracassé de perceptions du monde passa un temps de durée irrationnelle, correspondant à de longues secondes après la fin du dernier vers entonné par le guerrier colossal sur les remparts. Corwin remua soudainement, quittant cette immobilité de statue réduite lorsqu'il perçut l'ordre d'aller chercher un officier capable. L'augure qu'il cherchait était dans les mots prononcés par ces soudards. La suite était prévue et réglée comme sur du papier à musique.

Aussi vite qu'il lui fut possible, alternant entre phases visibles et invisibles, l'Albinos s'élança depuis le haut des remparts, sautant, se rattrapant et courant avec une vitesse qu'on n'aurait pu soupçonner chez un être vêtu comme lui. Le Nain en charge des autres Nains ou le Major de ceux à la Cloche devraient faire l'affaire et il se dirigea vers la Commanderie, martel (fou) en tête.
"Un soir et quelques heures encore, à tirer sur l'exil,
Filer la beauté disparue, qui ne tient qu’à un fil,
Le dernier soir, la Dernière Nuit, pour savoir qu'elle existe,
Et donner à l'Ange déchu le goût du Sacrifice."


Balthamus Harold Finch, Chevalier de l'Ost Pourpre, Champion du Passeur-de-Royaumes - Dévotion.
Corwin, Ombre de Flinson Steelwood - Perfection.

Avatar du membre
Ragthar
Retraité de l'Ost
Messages : 18
Enregistré le : lun. 05 juil., 2010 9:23 am

Re: [Ouvert à tous] Quand le chat n'est pas là...

Message par Ragthar »

Un nain, Corwin en trouva un. Mais ce nain, s'il était en charge de nains, n'était pas le nain en charge d'autres nains. C'était un nain en charge, tout à la fois, de nains ET d'humains.

Galborad Râleroche, superviseur de La Milice des industries Steelwood, quittait la commanderie en fulminant au travers de son armure qui, vu son teint rougi, ne manquerait pas de le cuire à l'étouffée d'ici peu. Fusil à la main, il sortait là de quelque entretien de sécurité et d'armement, domaine régalien parmi le régalien au sein de sa branche, et grommelait comme à son habitude.
Le vieux briscard était de la vieille école et tenait son office avec force d'application. Responsable de la sûreté et des "relations extérieures non-sollicitées", Galborad était du genre à mettre une gifle à Sargeras s'il ne respectait pas les protocoles mis en place par ses services. Et un revers en bonus, s'il jamais il devait moufeter !

Il s'arrêta en voyant l'Albinos fuser. Un instant, il hésita à se déporter. Mais l'armure, l'énorme armure qu'il portait lui donnerait très certainement gain de cause en cas de collision, et l'occasion de coller une bonne trempe au lige.
Il n'avait rien contre lui en particulier, mais simplement l'urgente envie de coller un pain à n'importe qui lui en donnerait le motif. Il brandit ainsi son poing métallique du haut de sa petite taille et brailla à l'intention de la fusée en approche :

"Ah attention, hein ? Attention ! C'est pas l'moment d'me chercher j'vous préviens !"
"Vendu pour 8.
Arrondissons à 9."
Ragthar et Kothran, en plein débat philosophique

Avatar du membre
Adelheidy Hamar
Intendant
Messages : 534
Enregistré le : sam. 11 mai, 2013 9:33 am
Localisation : Probablement au potager

Re: [Ouvert à tous] Quand le chat n'est pas là...

Message par Adelheidy Hamar »

Eldenora avait été de garde toute la nuit, et avait participé à l'entrainement du matin. Pour l'heure, elle ignorait la chaleur et la puanteur, au frais dans les murs de la garnison, dormant en ronflant sur son lit, profitant de ses heures de relâche pour faire une sieste avant de reprendre son poste de sentinelle en fin d'après-midi.

Néanmoins, la naine était une habituée de l'action, et son sommeil n'était jamais assez profond pour l'empêcher de remarquer tout bruit inhabituel assez fort pour parvenir à ses oreilles.
"Je ne connaîtrai pas la peur car la peur tue l'esprit. La peur est la petite mort qui conduit à l'oblitération totale. J'affronterai ma peur. Je lui permettrai de passer sur moi, au travers de moi. Et lorsqu'elle sera passée, je tournerai mon œil intérieur sur son chemin. Et là où elle sera passée, il n'y aura plus rien. Rien que moi."

++ Dessins et textes ++

Avatar du membre
Durandill
Ambassadeur
Messages : 150
Enregistré le : mer. 02 juil., 2008 10:33 am
Localisation : Le Nid-de-l'Aigle
Contact :

Re: [Ouvert à tous] Quand le chat n'est pas là...

Message par Durandill »

La chaleur et la puanteur qui régnait dans la région avait imposé à l'esprit de Thirsk Sombre-Serres la seule conclusion pertinente : exercice de vol en haute altitude. Il en allait de la santé des griffons après-tout. Il avait donc organisé une rotation pour que les fières montures des Wildhammer puissent se dégourdir les ailes, et que les nains du clans puissent respirer un peu. Tous les nains n'avaient pas leur autorisation de vol pour ce genre d'exercice cependant, mais Thirsk avait découvert que les conditions particulières de cet été caniculaire avait fait des merveilles pour motiver les troupes. Evidemment, certains restaient à la traine, mais la progression était satisfaisante.

Pour autant, le Beffroi n'avait pas été dégarni de toutes ses défenses aérienne. Les exercices pouvaient durer un moment, il restait toujours sur place une escadrille prête à décoller en cas de problème. Mais en l'occurrence, quand les saltimbanques vinrent frapper à la porte, l'officier supérieur des Aigles de Wildhammer était bien au dessus de leurs demandes, au propre comme au figuré.
Tenter de comprendre l'Ost Poupre sans comprendre ses ennemis mortels, les réprouvés, c'est tenter de voir la Vérité sans connaître le Mensonge. C'est tenter de voir la Lumière sans connaître les Ténèbres. Cela ne peut être.
Extrait du "Manuel de l'Ost Pourpre" par le Chroniqueur *illisible*

Fiche de personnage

Avatar du membre
Balthamus Finch
Chevalier
Messages : 315
Enregistré le : mar. 26 juin, 2018 9:57 am
Localisation : Dans votre dos à vous juger.

Re: [Ouvert à tous] Quand le chat n'est pas là...

Message par Balthamus Finch »

Sa course folle à travers l'enceinte du Beffroi lui laissa tout le temps, évidemment, pour analyser les possibilités, probabilités et impossibilités découlant de la situation aux portes, tout comme la subite apparition de Râleroche dans son champ de vision, certes physiquement réduit mais mentalement étendu. Corwin songea, brièvement, à simplement passer par-dessus le nain qui ne mesurait jamais qu'une trentaine de centimètres de moins que lui, en sautant sur puis depuis ses épaules massives. L'aspect qu'il revêtait, toutefois, sa pigmentation, les traits de son visage et son attitude le firent reconsidérer son projet numéro un et passer au projet numéro deux. Hors de question pour lui de risquer sa précieuse combinaison et tout le fragile matériel qu'il supportait tout le jour. Ou de risquer une blessure ouverte. Et puis, la Steelwood pouvait tout à fait prendre part et démontrer encore une fois l'excellence de son savoir-faire en matière de bouches à feu et engins de mort roulante.

Il pila devant Galborad et le fixa, le cou allongé en avant. Brièvement, il se laissa entendre son souffle lourd, à peine raccourci par le rythme de ses foulées, au travers de son masque. Longues secondes au cours desquelles il ne se passa strictement rien d'autre que le Superviseur agitant son poing cuirassé d'acier et Corwin réfléchissant à ce qu'il allait pouvoir dire d'intelligible.


"Je ne me trouvais pas dans les instants précédents dans l'action de chercher votre personne, monsieur le Superviseur. J'effectue la courte tâche de prévenir votre personne de l'arrivée d'un regroupement armé d'humanoïdes dotés d'intentions négatives et requérant usage immédiat de la force contre eux. Puis les supérieurs du clan nain dénommé Aigles de Wildhammer en poste ici et l'humain major dénommé Sébastien Wernat."

Voix sans intonation particulière, factuelle, à peine étouffée par l'acier du masque caché sous celui en tissu.
"Un soir et quelques heures encore, à tirer sur l'exil,
Filer la beauté disparue, qui ne tient qu’à un fil,
Le dernier soir, la Dernière Nuit, pour savoir qu'elle existe,
Et donner à l'Ange déchu le goût du Sacrifice."


Balthamus Harold Finch, Chevalier de l'Ost Pourpre, Champion du Passeur-de-Royaumes - Dévotion.
Corwin, Ombre de Flinson Steelwood - Perfection.

Avatar du membre
Alexos Duceus
Écuyer
Messages : 33
Enregistré le : lun. 10 mai, 2021 4:37 pm

Re: [Ouvert à tous] Quand le chat n'est pas là...

Message par Alexos Duceus »

Le jeune mage n’avait tout d’abord guère réagi à l’agitation et au chahut à la porte, les différents cris et autres rimes ne lui tirant qu’un froncement de sourcils ennuyé.
Pourtant, même une aussi nouvelle recrue que lui devait se douter qu’un tel tapage en plein coeur des Maleterres, désolation putride tout juste à l’aube de sa rémission, était particulièrement inhabituel.

Suivant de l'œil les différents aller-retours, les mouvements des officiers des diverses organisations présentes, il s’était résolu à entreprendre lui aussi l’ascension des remparts, étouffant vaillamment un début d’essoufflement.
Rejoignant quiconque portait le tabard de l’Ost, ou tout simplement les nains qui lui inspiraient le plus de sympathie, il se pencha, lui aussi, pour voir la cause de toute l’affaire.

Des bandits, des mendiants, des voyageurs un peu trop inspirés ?... Il n’en savait rien, et préféra s’en remettre aux différents protagonistes déjà en train d’interpeller les visiteurs.

Avatar du membre
La Vigie
Narrateur
Messages : 97
Enregistré le : mar. 02 oct., 2007 7:54 pm

Re: [Ouvert à tous] Quand le chat n'est pas là...

Message par La Vigie »

La réaction des occupants du Beffroi ne sembla guère au goût du héraut de la compagnie qui se trouvait à ses portes. Du moins était-ce ainsi qu'il était possible d'interpréter la mine navrée qui apparut au-dessus du pourpoint chamarré.

Sans un mot, celui-ci leva une main gantée de blanc, puis la fit tomber tout aussi rapidement. Alors, une volée de flèches semblant sortir de nulle part obscurcit le ciel des Maleterres, s'abattant comme le tonnerre sur et au-delà des remparts. Plusieurs soldats furent touchés : Mingos fut de ceux-là, qui bascula à l'intérieur du Beffroi, la tête la première, une flèche fichée dans l'épaule. Un tir particulièrement heureux - ou malheureux, selon le point de vue : manifestement, il s'agissait avant tout d'un tir de semonce et de réglage, comme devaient les démontrer les propos qui suivirent.

Marauds et vilains moqueurs,
Vous foulez ainsi notre coeur,
De comédiens, de beaux parleurs,
Jetant sur vous le malheur,

Jetez bas votre ferveur,
Acceptez la sagesse de la peur,
Vous l'avez entendu tout à l'heure,
Le prochain tir ne sera pas sans heurts.


Une apparence de bouffon, peut-être, mais tant que ses archers étaient invisibles, il devenait raisonnable de tenir compte de ses tirades...

Répondre