[Candidature acceptée] Arne

[Arne]

Qu'il soit tôt ou tard, éblouit part la lumière, les ombres dessinaient vaguement à une enceinte et d'autre ensembles de structures indéfinissable.

- Bonne ou mauvaise nouvelle ? tout en prêtant attention aux environs hostile.

Dès jours à parcourir ces terres maudites, à fuir et combattre les divers engeances qui peuple cette région. Pour peut-être y trouver un signe de vie non hostile et si possible un peu de temps pour faire le point sur l'endroit où il se trouve et comment cela a pu être possible.
Mais pas le temps de s'appesantir pour le moment, le danger guette le moindre relâchement.
Plus que quelque pas avant d'être audible par l'unes des vigies, Arne, leva le bras gauche, l'autre armée de son épée-longue, pointe vers le sol, il fît des signes dans l'espoir d'accaparer l'attention d'une vigie.

Au pied, de l'enceinte, le regard dirigé vers le sommet.

- Je vous salut d'en bas vigies ! dit-il d'une voix puissante venue d'outre-tombe, surprît par le son de sa propre voix, Arne mit cela sur le compte des jours passées sans converser, le manque cruel de toutes forme de subsistance et très certainement dû l'air ambiant, puis répit.
- Je suis un paladin, perdu en quête d'assistance, je me nomme Arne. En attente d'une réponse, il fit volte-face pour s'assurer qu'aucun danger l'avait pris pour cible.

[Kawen Noctebois]

" Je vous salut d'en bas vigies ! "

La voix puissante déchira le voile des mille et un petits bruits réguliers auquels les gardes étaient habitués depuis le haut des remparts.

Au même moment, l'’Écuyère Kawen Noctebois, dont le tour de garde venait de se terminer, s’apprêtait à descendre l'escalier pour passer le relai. La femme d'âge indéfinissable, vêtue d'une tenue fonctionnelle sobre grise et bordeaux et portant le tabard chatoyant des membres de l'Ost Pourpre, se figea.

Remontant prestement les marches avec une grande agilité, elle passa la tête au-dessus de l'épaisse rambarde de pierres. Elle plissa les yeux pour mieux voir d'où provenait cette voix étrange.

Une silhouette gesticulait en contrebas. Un Humain. Il semblait sur le qui-vive, sans doute éprouvé par les dangers et la peur qu'il lui avait fallu braver pour arriver jusqu'ici.

— Je suis un paladin, perdu en quête d'assistance, je me nomme Arne.

Allons bon. Pour la banalité, on repassera, ce n'était pas la spécialité des visiteurs du Beffroi. Qu'avait donc fait celui-ci à sa voix? Avait-il une sorte de... prothèse vocale, ou d'amplificateur, un boîtier dans un autre genre que celui que portait leur Ambassadeur Durandill Forgeciel et qui lui permettait de s'exprimer suite à un... grave accident?

Kawen observa l'individu plus attentivement en quête d'indices pour infirmer le sentiment de dissonance qui l'envahissait à la vue de cet homme.

Un paladin? En quête d'assistance?

Ses sens, décuplés depuis sa contamination par la malédiction Worgen, lui soufflaient que quelque chose ne tournait pas rond. Quelque chose était étrange chez cet Humain. Mais quoi? Peut-être était-ce sans importance. Les Humains étaient souvent plein de contradictions.

L'important était de rester objective pour établir ensuite un rapport clair à un ou une supérieur(e) hiérarchique, concernant la venue d'un nouveau voyageur au Beffroi.

Kawen détailla soigneusement l'apparence de l'homme qui venait quérir de l'aide, observant sa tenue, son arme, sa posture.

Elle haussa la voix pour se faire entendre, lui répondant d'un ton rocailleux et sec qui contrastait avec la douceur de son visage encadré d'une coupe au carré.

— Qui va là! Merci de décliner votre identité et d'expliquer les motifs de votre venue en ces lieux.

[Arne]

L'homme aux cheveux de feu, dont le dos était parcouru par une cape d'un bleu nuit profond, se tenait en contre-bas. Sur ses gardes, sa tête faisait de lents aller-retour sur l'horizon. Armé d'une épée à deux mains, prêt à se défendre en cas d'attaque. L'armure était incomplète, une épaulette manquait en laissant place à une usure anormale sur le cuir, pour le reste, elle semblait en bonne état et finement travaillée avec de la fourrure au niveau de la nuque et des bras, notamment plus visible sur son bras gauche.

- Qui va là! Merci de décliner votre identité et d'expliquer les motifs de votre venue en ces lieux.

Arne, tressaillit à l'entente que ces quelques mots, entre surprise et colère car plusieurs minutes c'était passé depuis son annonce.
Allons bon, j'ai dû perturber leur partie de cartes ou que sais-je…? j'ai pourtant été des plus clair ! Et puis je suis loin de passer inaperçu dans ce décor macabre !

Arne, fils de Erdul Forgeacier, je suis une victime d'un naufrage. Sur un ton égale, le corps légèrement vers le fort.

Puis-je pénétrer votre enceinte pour y jouir de sa protection ? Tout en reprenant sa scrutation des environs.

[Kawen Noctebois]

C'est avec une grande attention que Kawen écouta la réponse de l'homme à l'épée à deux mains. Sa voix la perturbait beaucoup. Elle ne connaissait pas d'humains qui avaient un tel coffre, ou plutôt, une tonalité aussi... surnaturelle.

Pendant une fraction de seconde, elle imagina ce curieux personnage chanter.

S'il ne représentait pas une menace à court-terme pour les habitants du Beffroi - ce qu'elle s’efforçait là de déterminer, avant de prévenir le plus haut gradé disponible ce jour - et s'il était accepté ensuite lors de son entretien - elle croisa les doigts pour qu'il ne soit pas intéressé par cette activité. Il y avait déjà le Médecin-chef Solÿn, ancien Barde, qui s'adonnait parfois à cette pratique - et celle-ci pouvait être périlleuse dans un collectif militaire.

Ceci dit, si jamais, une ritournelle bien entonnée, au bon moment, pouvait ragaillardir toute la troupe et particulièrement le corps militaire avant une bataille, il ne fallait pas avoir d’a-prioris.


Autre chose turlupinait la Druidesse, dont les pensées fusaient. Il se disait Paladin. Or elle n'avait pas le sentiment, ou plutôt le ressenti, qu'il irradiait la lumière. La Lumière, elle commençait à la (re)connaître, par ses récentes fréquentations au Beffroi qui l'utilisaient régulièrement. Il y avait ce je-ne-sais quoi typique chez ceux qui s'y adonnaient pour soigner leurs pairs, ou combattre l'ennemi, qu'elle ne ressentait pas chez ce monsieur. Mais il était trop loin, pour qu'elle puisse mieux évaluer ce ressenti on ne peut plus subjectif, et ce n'était ni l'endroit ni le moment pour cela.

— Arne, fils de Erdul Forgeacier, je suis une victime d'un naufrage.

Kawen fronça les sourcils, intriguée à nouveau. Un naufrage? Il y avait bien la mer, à l'est des Maleterres... mais c'était assez loin d'ici, et il y avait tout un relief escarpé à franchir? Voilà qui était surprenant. En même temps, ses connaissances géographiques des mers environnantes n'étaient pas approfondies.

Cette réponse ne l'aida pas à déterminer si le personnage était dangereux ou pas; il semblait plutôt en détresse. L’Écuyère entreprit une nouvelle approche, faisant abstraction de sa sensorialité trop développée.

Elle cligna des yeux, jusqu'à voir des lucioles tourbillonner. Puis elle fouilla dans sa poche et en sortit une vieille croûte de fromage, qu'elle frotta compulsivement sous son nez, avant de se boucher les oreilles à de multiples reprises, jusqu'à entendre un semblant de vagues en pointillé. Parfait, cela fonctionnait.

Voilà qui devrait saturer ses sens pour quelques minutes au moins. L'incongruence et la dysharmonie étant souvent des phénomènes banals dans les relations humaines, et pas pour autant toujours facteurs de danger immédiat, les capter avec autant d'intensité n'était pas un avantage dans un ordre militaire, et risquaient de lui faire voir du danger là ou il n'y en avait finalement peut-être pas.

C'est donc avec des lucioles devant les yeux, l'odorat fromagisé, et les oreilles sifflantes, qu'elle se concentra sur la suite de la réponse du Paladin - d'une manière - elle en était sûre - bien plus neutre et objective. Que ne ferait-on pas pour la cause des Royaumes du Nord, et pour accueillir un nouveau visiteur, qui sera peut-être la recrue de demain.

* Son de voix déformé à la tonalité stupéfiante *

— Une luge peine à entrer ventre enceinte pourrir jouir de sa protection?

Kawen tiqua d'une oreille.

Quelle luge? Ou était-ce "Eloïse?" "Louise?" qui avait du mal à rentrer à cause de son ventre, enceinte, mais qui aurait ouï dire qu'elle trouverait protection ici? Nom d'une pipe en chêne. Se boucher les oreilles était peut-être le geste de trop.

La changeforme regarda attentivement, point de femme enceinte.

A moins que... Non, ce ne devait pas être Eloïse mais cela ne la regardait absolument pas.

Ce n'est pas en restant au loin perchée sur ce rempart qu'elle en saura plus sur la non-dangerosité de ce monsieur, qui lui semblait bien agité.

Elle lui fit signe d'approcher plus près du mur d'un grand moulinet de la main, et lui répondit d'une voix forte :

— Par ici s'il vous plait que je vous entende mieux!

Elle marqua un temps de silence et poursuivit d'une voix calme pour l'apaiser:

... Vous avez fait naufrage vous dites. Êtes-vous seul? Je n'ai pas bien compris, il y a aussi une femme enceinte sur une luge - ou qui s’appelle Eloïse - et qui voudrait entrer? Y a-t-il des blessés?

Elle posa ces questions sans quitter des yeux la gestuelle de l'homme tourmenté, et les mouvements de son épée prête à être brandie. Il semblait surveiller ses arrières.

Allait-il réussir à lâcher son arme, s'il obtenait l'autorisation d'entrer?

[Arne]

Là, il vit une ombre passe puis une autre à l'opposé, le corps tendu, le regard alerte, fit des aller-retour rapide pour trouver ou la menace alla se manifester mais rien. Toujours sur le qui vive, ses yeux croisa accidentellement la plaie incongrue dans le ciel ... Il se senti immédiatement attiré par l'étrangeté, au point d'éclipser le danger immédiat. Loin d'être la première fois qu'il fit cette expérience, non sans mal, il tenta de fermer les yeux et de tourner la tête, la voix de son interlocutrice fut une ancre qui interrompit sa dérive.

- Monsieur, par ici s'il vous plait que je vous entende mieux!

... Vous avez fait naufrage vous dites. Êtes-vous seul? Je n'ai pas bien compris, il y a aussi une femme enceinte sur une luge - ou qui s’appelle Eloïse - et qui voudrait entrer? Y a-t-il des blessés?

Arne, se tourna pour s'approcher du perchoir de la femme, il s'apprêta à la remercier mais à la pensé d'une telle situation puisse arriver, il se mit à rire comme un nain pendant plusieurs secondes avant de pouvoir répondre.

Les prunelles de l'homme fixèrent la silhouette, ces dernières furent rien d'autre que deux surfaces de couleur glace, légèrement fumante, encadré d'une pilosité rousse allant des cheveux passant par les favoris à la moustache, le tout en contraster d'une peau blême. L'armure toute aussi singulière que l'homme accrocha le regard, tant par la protection en oblique partant du haut du torse jusqu'au menton, que des étoiles à huit branches ornée de pierres aux couleurs pourpre et violet, à l'épaule droite, ceinture et les mêmes pierres décorèrent les gants. Les deux saisissant la poignet de la sinistre épée, planté dans le sol, Arne s'exprima.

- ... Je ... Je suis désolé d'avoir tant rit mais l'idée même qu'une femme enceinte sur une luge dans cette contrée, souhaitant entrer dans votre fort, j'étais un incapable de garder mon sérieux sans vouloir vous manquer de respect. Dit-il sur un ton léger avec le sourire aux lèvres.

Il pris le temps de la détailler avant de répondre sérieusement.

- J'ai guère eu le temps de chercher si... J'ai dû quitter les lieux précipitamment, les charognards hantaient déjà les décombres. C'était dans la région au nord de celle-ci, enfin je crois... Hésita t'il.

- Puis-je entré ? J'ai nul intention belliqueuse ! Demanda t'il d'une voix suppliante.

[Kawen Noctebois]

L’homme s’était rapproché. Son regard de glace – au sens littéral – plongea dans les yeux vairons de l’Écuyère Noctebois.

« Oh » fit simplement la Druidesse, qui se mordit la lèvre.

Toujours intriguée par la tonalité étrange de la voix de son interlocuteur, elle allait lui demander d’ouvrir grand la bouche pour montrer ses dents, avant de se raviser. Histoire de voir s’il n’avait pas fait installer un implant mécagnomique, ou autre gadget, en vue de dopper ses chances pour postuler à un éventuel rôle de Barde en milieu militaire, par exemple. Kawen avait toujours eu l'imagination débordante. Mais non. La vérité était ailleurs. Le Barde Médecin-chef avait encore du répit avant de voir surgir un éventuel concurrent apte à galvaniser le corps militaire.

Le rire d’Arne déchira le silence. Kawen se figea. Les ondes semblaient venir d’outretombe.

— ... Je ... Je suis désolé d'avoir tant rit mais l'idée même qu'une femme enceinte sur une luge dans cette contrée, souhaitant entrer dans votre fort, j'étais un incapable de garder mon sérieux sans vouloir vous manquer de respect.

— Pas de soucis. Il est vrai que cela serait incongru, mais vous savez, les choses étranges, ça arrive plus souvent qu’on ne croit. C’est même très fréquent ! Ouh la la ! Je ne les compte plus depuis que je suis là, j’en ai vu passer des vertes… enfin… bleues... et des mûres… et euh. Les bizarreries je veux dire font parties de la vie, y a pas mort d'homme. Non enfin ce n'est pas non plus ce que je voulais dire... Ça peut refroidir parfois, mais... Ahem.

Elle toussota, pendant que l’homme la détaillait attentivement.

Kawen, dont les cinq sens étaient revenus en place, venait enfin de comprendre d’où provenait son sentiment de dissonance depuis l'arrivée du Paladin. Son odorat confirma ce que les yeux de cet homme révélaient.

Il ne craindra plus jamais les froides nuits d’hiver. Ou plutôt, il ne savourera plus la chaleur de l'été.

Voilà qui était un avantage certain songea-t-elle, pour qui patrouillait et entretenait des vieux bâtiments en pierre avec certaines zones non chauffées. Surtout quand on a la peau qui a tendance à gercer. Un petit plus, si jamais ce Visiteur avait l'intention de rester parmi eux. Il faut dire que sans sa forme de Worgen, Kawen aurait été obligée de demander de la crème hydratante à l'Intendante pour ses missions au Beffroi, ou de passer du temps à en fabriquer, entre deux sorties militaires dans des contrées moins rudes.

Mais pourquoi nous dit-il qu’il est Paladin – contrôle-t-il encore la Lumière, avec ce corps qui semble être d’un Autre Monde? Ou bien... Un naufrage récent... Des charognards....

Alors que le dénommé Arne expliquait s’être échoué plus au Nord lors d'un naufrage, sans autres survivants, et sans savoir où précisément - dans tous les cas sans Eloïse à ses côtés – il la supplia d’entrer.

Kawen posa les yeux sur l’épée plantée dans le sol. Puis elle regarde Arne, jaugant encore de sa dangerosité.

L’homme avait l’air sincèrement plus en détresse que menaçant, tout étrange qu'il paraissait être. Elle regarda autour d'elle. Quelques gardes observaient leur échange.

Le risque ne semblait pas bien élevé à le laisser entrer, d'autant qu'il semblait seul, et à le conduire dans l'un des bâtiments principaux pour qu'il patiente en attendant la venue d'un Supérieur.

La Druidesse répondit à la supplique du voyageur d'un ton calme et posé:

— Laissez votre arme là où elle se trouve. Les gardes vont venir la chercher. Ne vous inquiétez pas, ils vous la rendront. C'est le protocole ici avant de passer les portes du Beffroi. Approchez de la grille je vous prie, nous allons vous ouvrir! Je vais vous conduire ensuite dans un lieu moins hostile, où vous pourrez patienter, en attendant qu'un de mes Supérieurs vous reçoive en entretien. Vous lui raconterez ce que vous m'avez dit, et de quelle aide vous avez besoin!

Elle tourna les talons d'une démarche souple et féline - songeant que l'entretien risquait d'être long - et descendit les escaliers du rempart pour se diriger vers la grille d'entrée.

[Arne]

- Merci ! Lâcha, Arne qui se voulut plien d'entousianme en direction de la femme.
Il s'assura que l'épée puisse resté bien en place, puis se dirigea vers l'endroit indiqué. Sur le chemin, il entreprit de se déganter, une sensation de démangéson l'assaillit de plus en plus.

-J'ai hâte de pouvoir me laver ! Juste un pain de savon et de l'eau de froide pourrait même faire mon bonheur ! Finissant d'accrocher sa paire de gant à la ceinture à l'aide d'un lien en cuir, suivi immédiatement de vigoureuse frictions des mains mais un bout de métal à l'annulaire le paralysa net.

-... Marié !!! S'exclama t'il à quelque pas de la herse.

- Pourquoi, je m'en souviens pas ...? La mine sombre.

[Kawen Noctebois]

L'homme laissa son épée sur place sans faire d'histoire.

Il se dirigea vers l'entrée du Beffroi, où les soldats s'affairaient à lever la lourde herse pour laisser pénétrer l'étrange visiteur aux yeux de glace et à la voix d’outre-tombe.

Kawen, les yeux plissés, continua de l'observer à travers les trous de la grille pendant la manœuvre.

Il s'exclama soudain, alors qu'il venait d'enlever ses gants:

— ... Marié!!!

"Oh", refit la druidesse.

Elle tourna la tête, observant les alentours à nouveau. Il y avait bien une Élise, ou une Eloïse sur une luge finalement!

Alors qu'il s’approchait d'elle, Kawen fit craquer ses articulations. Il ne semblait pas dangereux, mais dans le doute, elle évita de lui tourner le dos, et lui fit un sourire, qu'elle savait proche du rictus.

Sa mère lui disait toujours de ne pas sourire en public quand elle était jeune, car il lui manquait une dent et ses zygomatiques étaient figés. Avec l'âge, elle apprit à en faire une force. Nul doute qu'il serait intimidé et se tiendrait à carreau si jamais l'idée de l'attaquer lui venait à l'esprit.

Kawen s'inclina devant Arne.

— Si vous voulez bien me suivre, je vous conduis dans la salle où vous serez accueilli et interrogé par l'un de nos Chevaliers ou Officiers.

La Druidesse lui fit son sourire le plus féroce, tout en fronçant les sourcils pour plus d'effet. Le visiteur devait comprendre qu'ici, la rigueur, la discipline, et la force - peu importe sa nature et ses variabilités - étaient les maîtres-mots. Ils étaient dans un ordre militaire, il serait donc osé d'être belliqueux.

Effectivement, sa bouche se tordit bien d'un côté tel un rictus. Comme elle n'avait plus de trou dans la dentition, suite à l'installation d'un implant mécagnomique qui émettait une lueur étrange, Kawen crispa les lèvres pour les relever encore plus.

La Druidesse omit juste la feuille de la salade - ou tout autre plante dont elle avait voulu analyser la comestibilité en provenance du potager de l'Intendante - tapissée sur une incisive depuis son dernier repas.

Forte de son effet destiné à impressionner Arne, et à lui montrer qu'ici, il y avait du répondant en cas de grabuge, elle se tînt droite et désigna ensuite un bâtiment éloigné, tout en reprenant:

... Allons-y, sauf si votre femme n'est pas perdue dans les parages évidement, sur une luge et prête à accoucher... Marié vous dites? Je ne vois guère de femme près de vous pourtant... Si elle est perdue, je vais de suite mander du secours au Beffroi pour qu'on vous aide à la retrouver? Il ne fait pas bon rester seul dans les environs, même pour des non-viv.... euh... pour n'importe quel voyageur!

[Arne]

Arne, ignora superbement la tentative d'intimidation de Kawen, trop perdu par la ressente découverte, le regard sur l'anneaux. Quelques mots lui vinrent aux oreilles mais peu eurent du sens. Pour réponse seule, il laissât échapper distraitement "Hum..." à l'adresse de la druidesse sans autre forme de communication.

[Kawen Noctebois]

Voyant que l'homme était confus, la Druidesse mis son sourire saladien de côté. C'était de bienveillance dont il semblait avoir besoin, et pas d'intimidation. La tension quitta ses épaules, et elle l'entraîna à sa suite en direction de la bâtisse ou son entretien se poursuivra.

Avant d'avertir l'Ost Poupre de l'arrivée de cet étrange voyageur, Kawen lui servit un peu de fromage, et de l'eau, sans qu'il ne semble s'y intéresser.

— Quelqu'un va venir bientôt, ne vous inquiétez pas ça va aller.

Elle s'inclina, puis s'éclipsa en quête d'un officier ou autre supérieur, essayant de se remémorer les informations importantes récoltées pour les transmettre au mieux et passer le relai.

L'homme semblait confus, et peu conscient d'être passé dans le royaume des ombres... Et où était sa femme?

La Druidesse eut un pincement au cœur et se mordit la lèvre. Elle insista sur le fait que l'homme semblait plus désorienté que dangereux, dans son rapport, et qu'il semblait avoir besoin d'assistance; puis elle retourna à ses occupations, se demandant si Arne allait rester longtemps parmi eux ou non.

[Eleanore]

Le soleil, froid certes, mais présent pour une fois, inonde la cour du fort pendant que je finis mes exercices. Rien de bien militaire, ce matin, mais des assouplissements nécessaires à la récupération de la mobilité de ma jambe, comme prescrit par le médecin de l'ordre. En traversant la cour, je remarque Kawen et un inconnu près des portes. Une nouvelle âme perdue ? Je m'approche tranquillement, curieuse, ma canne en main.

Bonjour Kawen, comment allez-vous ce matin ? Votre garde se déroule sans problème ? Je vois que vous avez trouvé un nouveau compagnon, enchanté monsieur. Eleanore Hallen, chevalier de l'Ost Pourpre, en quoi pouvons nous vous aider ? Je ne doute pas que notre estimable écuyère vous a agréablement accueillie.

[Arne]

Arne suivi la druidesse de quelque pas en retrait, regard posé sur l'anneau tenu entre son pouce et index de la main gauche. Aucun souvenir associé revinrent à sujet, il tenta de parcourir l'ensemble de ces derniers d'aussi loin que possible mais sans résultat. Il mit cela sur compte de ça fuite en avant de puis plusieurs jours depuis son éveil sur lieu de l'accident maritime et que tout cela puisse s'arranger avec des soins et de vrai nuits de repos...

Des bribes d'une conversation lui parvinrent sans pour autant en comprendre les tenant et aboutissant, il leva la tête la sources de cette distraction sonores impromptu, le décor ne fût plus le même, impossible pour lui de savoir combien de temps ils eurent marché.

Pour unique réponse, Arne porta son regard sur l'étrangère, deux billes de glace fumantes, qui fit des allers-retours entre Kawen à l'autre femme.

[Kawen Noctebois]

Après avoir transmis son rapport du mieux possible, la Druidesse échangea quelques mots personnels avec le Chevalier Eleanore Hallen, lui souriant, tandis qu'Arne les observait sans rien dire.

— Tout se passe pour le mieux, Chevalier, merci. J'espère que tout va bien pour vous aussi ! Je vous laisse avec notre nouveau compagnon, Arne, fils de Erdul Forgeacier, qui va vous expliquer plus en détails ce dont il a besoin, ainsi que les circonstances dramatiques qui l'amènent en ces lieux. Courage, monsieur, en ces moments si difficiles... Chevalier, si vous avez besoin de moi, je serai dans le bâtiment de la garnison. N'hésitez pas à me solliciter.

Il était là, mais semblait absent. Kawen l'observait tout en parlant. Il semblait vraiment confus. Ce naufrage avait sans aucun doute été traumatisant, et il était encore sous le choc.

Elle salua ensuite respectueusement Eleanore, ainsi que le nouveau visiteur du Beffroi, puis elle disparut de leur vue. La suite de l'entretien n'était plus de son ressort, sauf si on avait besoin d'elle d'une quelconque manière que ce soit.

Elle prit l'initiative de prévenir aussi le personnel de l'infirmerie, faisant une bifurcation, afin qu'il se tienne prêt à aider en cas d'urgence. Il n'était pas impossible que cet homme ait besoin d'autre chose que du fromage pour retrouver ses esprits, et qu'il ait été blessé, bien qu'il semblât en état de marcher.

[Arne]

Arne, salua la femme aux propos étrange qui s'éloigné, puis fît quelque pas en direction de la nouvelle interlocutrice pour se présenter avec espoir que cette dernière put lui apporter de l'aide.

- Bonjour, je suis Arne, je suis en quête d'assistance. D'une voix puissante et malaisante, tout en saluant la femme en canne.

- A qui ai-je l'honneur ? Bien qu'il aurait aimé entrer dans le vive du sujet, il prit sur lui d'avoir un minimum de courtoisie.

[Kawen Noctebois]

Kawen était perturbée par sa rencontre avec Arne. Elle avait bien du mal à se concentrer sur sa corvée, quelque chose la turlupinait.

De quelle assistance pouvait-il avoir besoin? Quand on vient de faire naufrage, qu'on ne trouve plus sa femme et qu'on est perdu dans un lieu aussi hostile... Il était évident qu'il lui fallait une tranche de fromage. Seulement voilà, le fromage ne lui avait été d'aucune utilité.

Alors qu'elle maniait le balai avec agilité, elle se remémora ses paroles et s'exclama :

— Nom d'une biche ! le savon!

L'homme à la voix étrange d'outre-tombe n'avait-il pas parlé de vouloir se laver ?

« J'ai hâte de pouvoir me laver ! Juste un pain de savon et de l'eau froide pourraient même faire mon bonheur ! »

Peut-être était-il allergique au fromage, cela expliquerait qu'il préférerait le savon... Ce ne devrait pas être bien compliqué de lui en trouver, et il y avait de l'eau près des écuries.

Avait-elle précisé cela dans son rapport ?

En entendant les mots « naufrage », « charognards », « marié », entre autres, mais sans femme ni luge aux alentours, et constatant les problématiques de mémoire et de confusion du visiteur, elle n'avait probablement pas saisi l'importance de sa première requête purement pragmatique.

Quand elle était petite et qu'elle faisait des cauchemars, sa grand-mère lui apportait toujours une tranche de fromage, et si cela ne suffisait pas, une tasse de lait chaud avec un œuf de volaille brouillé agrémenté de « poussière de rêve ». Hélas, elle ne connaissait pas la recette de la poussière de rêve, elle ne la lui avait pas transmise ; mais s'il avait besoin d'un savon, voilà qui était facile à trouver.

Ou pas. Celui près des latrines communes étant en fin de vie, plein de poils rêches et tout poisseux, elle prit un couteau et partit en quête d'un morceau plus présentable du côté des commodités pour officiers.

Kawen revint précipitamment vers les deux humains, essoufflée, tendant à bout de bras le précieux objet, sans un seul poil dessus. Son éducation faisait qu'elle avait le sens de l'accueil.

— Chevalier Hallen ! Il veut du savon, j'ai oublié de vous dire ! Sans doute se sentira-t-il mieux après un rafraîchissement pour expliquer ce qui lui est arrivé, et préciser en quoi l'Ost Pourpre peut l'aider ?

La Druidesse désigna le point d'eau à Arne, lui remettant le savon dans les mains.

— Monsieur, excusez-moi, je n'avais pas bien saisi l'importance qu'un savon pouvait avoir en ces circonstances.

À chacun sa propre poussière de rêve, si celle-ci pouvait dissiper son cauchemar...