[Corwin] : Parties de chasse

Le Beffroi du Nord est un îlot d'humanité dans une région encore largement soumise aux résidus du Fléau. Aventures et périls guettent ceux qui les traversent.​
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Balthamus Finch
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[Corwin] : Parties de chasse

Message par Balthamus Finch »

Avec la bénédiction et l'approbation de Dur, au discours d'Aurys sur la nécessité de bouter le Culte des Damnés hors des Maleterres répond une singulière voix qui se met en chasse au nom de son employeur.
Maleterres de l'Est, quelque part à la fin de l'hiver.

La saison froide n'apportait aucune espèce d'amélioration à cette région oubliée du monde et pour l'instant au-delà de toute rédemption. Qui s'intéressait à ces étendues pestiférées, ces landes balafrées par la maladie, ces rocs suintants et ces cours d'eau immobiles ? Là où l'ordre ne s'exerce pas, les ombres s'allongent. C'était l'endroit idéal après tout, pour ceux du Culte des Damnés ressortis de sous leur caillou où ils s'étaient dissimulés toutes ces années durant. Qui ça intéresserait, après tout, la rumeur d'une récompense à qui leur ferait la peau n'avait pas encore atteint les grands centre-villes de l'Alliance. Alors ils sortaient de leurs caves et reprenaient leurs activités, comme si vingt ans n'avaient été qu'un battement de cils. Quand les chats du Beffroi n'étaient pas là, les souris damnées dansaient jusqu'à l'ivresse. Mais alors que les ombres s'allongeaient sur les Maleterres, le Dernier Recours, lui, se mettait en chasse.

Il était un mystère sur lesquels les meilleurs praticiens des nobles arts de la psychiatrie se seraient arraché les cheveux, cassé les dents et auraient fini par laisser de côté dans la catégorie des "exceptions confirmant la règle". Le Dernier Recours n'avait d'humain plus que les allures et une vague silhouette, mangé qu'il était par sa combinaison intégrale et son masque. Le reste avait évolué, été transformé ou dissous dans les protocoles et les sérums alchimiques, jusqu'à ne laisser que la perfection de la chair et des talents. Une perfection galvaudée, toutefois, incomplète, dont il espérait encore trouver la clé finale, un jour ou un lieu prochains. Il était parfaitement taillé pour ces espaces empoisonnés et ces airs viciés, lui qui avait fait de son masque son éternel ami et sa combinaison sa seconde peau. Les contraintes physiques et sociales de cet équipement avaient été supprimées avec efficacité, par l'entraînement et la recherche des industries qu'il servait.

Alors pourquoi était-il ici ? La réponse semblait difficile à produire. Qu'est-ce qui pouvait donc intéresser le Dernier Recours à orienter ses volontés vers les Maleterres de l'Est, loin des sites industriels de son industrieux employeur ? La réponse tenait en une phrase fort simple pourtant : préservation des intérêts du patron. Et il était effroyablement efficace à cet exercice.

***
L'homme avait pris le parti de sortir de la galerie où le cercle travaillait d'arrache-pied depuis la Fracture à satisfaire les exigences qualitatives et techniques du maître de culte. Il n'était qu'un parmi les autres, rien ne pouvait le différencier physiquement de ses collègues blafards à longues robes noires élimées. Et pourtant il voulait s'élever plus haut que ces mêmes collègues qui resteraient toujours laborantins ou acolytes de la Mort, sans autre ambition que de faire bien le boulot et ne pas servir de jalon pour les plans des chefs. Mais lui, non. Il pouvait être plus, il pouvait être mieux. La dernière fournée d'ichor de conservation n'était pas encore entièrement répartie entre les différents nécromants qu'il s'était proposé pour aller chercher les composants précieux, fruits de la première des pestes, là-dehors du côté des ruines de la Croisée de Corin. Rien ne pouvait l'arrêter. Ils remarqueraient bien assez tôt qu'il était plus capable que tous les autres réunis et qu'il aurait enfin droit à progresser dans le secret du Culte.

Alors il était là, simple silhouette encapuchonnée que les goules sauvages respectaient, à sectionner avec brio les racines gonflées de sucs pestiférés des vietérules corrompues qui poussaient autour du lac Mereldar. Il connaissait parfaitement ces gestes avec le stylet et la faucille pour prélever les meilleurs échantillons. Il ne rentrerait qu'une fois le sac plein de rhizomes et alors il pourrait faire sa demande pour deux nouveaux scalpels et du fil plombé de suture. Mais un sentiment bizarre pour quelqu'un servant le vrai pouvoir qui tenait la région se fit jour : on l'observait. Ce n'était pas l'œil immortel du Fléau, ni les griffons de ces vermisseaux de Nains, pas plus que les ridicules cloches pourpres dont il n'y avait plus trace en Azeroth depuis un an et demi. Se redressant, l'air dégagé pour ne pas attirer l'attention plus que ce qu'il avait fait pour l'instant, l'homme regarda autour de lui, depuis les profondeurs de son capuchon. La sensation diminua puis disparut. Quoi que ce fut, c'était parti. Était-ce vraiment quelque chose ou quelqu'un ? Il s'y intéresserait une autre fois, rentrer lui paraissait plus sage maintenant.

Le chemin du retour fut étrangement plus court que d'ordinaire. Instinctivement, humainement et cela l'agaça, il avait pressé le pas. Ridicule. Il approchait déjà de l'entrée des souterrains du cercle, il ne restait qu'un virage à faire, il n'y avait aucune raison de …

Il eut le souffle coupé au même moment qu'il ressentit le froid dans ses entrailles, au niveau du nombril. La douleur vint ensuite, brûlante comme une vague de lave. Il ne pouvait même pas hurler alors que son regard se baissait pour dévisager avec surprise la pointe acérée d'une lame qui s'était frayée un chemin depuis son dos jusqu'à son abdomen. Qui l'avait trahi dans le cercle ? Qui pouvait savoir pour ses ambitions ? Il ne pouvait pas finir comme ça. Le rasoir planté en travers de sa personne continua son chemin, découpant à travers ses viscères, faisant naître des fleurs sanglantes sur sa robe. Étrangement, il regrettait de ne pas avoir un outil pareil pour la découpe et la suture des nouveaux serviteurs. Crachant son propre sang, il s'effondra en arrière mollement, les oreilles pleines de ouate et de bourdonnements. Stupide faiblesse humaine. Ses maîtres changeraient tout ça. A moins qu'ils ne soient derrière son assassinat ? Recycler ses restes pour faire perdurer l'idéal serait probablement trop demander s'ils lui en voulaient. Pris de cet étrange calme face à ses derniers instants, le dos dans la poussière d'os et les spores des champignons corrompus poussant sur cette partie du chemin, il voulait au moins voir, par ses yeux devenant vitreux qui lui avait porté le coup fatal. Si on le relevait, il saurait à qui adresser ses vengeances.

Probablement un homme. Râblé. Habillé de noir de la tête aux pieds. Son visage rendu anonyme par la vitre sombre de son masque à gaz. Il entendait son souffle, régulier et serein. Rien pour le distinguer. Il voulait qu'il lui dise quelque chose pour donner un sens à ce moment. Mais il ne dit rien. Le tueur quitta son champ de vision. Comme la vie quitta son corps.

***
Corwin, le Dernier Recours, avait commencé sa chasse aux nécromanciens.
"Un soir et quelques heures encore, à tirer sur l'exil,
Filer la beauté disparue, qui ne tient qu’à un fil,
Le dernier soir, la Dernière Nuit, pour savoir qu'elle existe,
Et donner à l'Ange déchu le goût du Sacrifice."


Balthamus Harold Finch, Chevalier de l'Ost Pourpre, Champion du Passeur-de-Royaumes - Dévotion.
Corwin, Ombre de Flinson Steelwood - Perfection.

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Durandill
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Re: [Corwin] : Parties de chasse

Message par Durandill »

Le petit groupe courait à travers les valons des Maleterres, après avoir abandonné leur campement. Ils étaient les derniers, pour autant qu'ils le sachent. Tous leurs camarades avaient été éliminés par l'assassin solitaire. Ils croyaient pouvoir tenir le monde dans leurs mains, ils étaient devenus des proies. En désespoir de cause, ils avaient choisi la fuite. Mais le mystérieux tueur ne l'entendait certainement pas ainsi.

Urnalf n'était ni le plus jeune, ni le plus rapide, et encore moins le plus endurant de ce groupe de cultistes, pourtant, tandis qu'il fuyait pour sauver sa misérable existence, il entendait ses compagnons d'infortune tomber, un par un. Un cri, le bruit d'une chute, un craquement d'os sinistre. A chaque fois, il s'attendait à ce que ce soit son tour. Un autre tombait, il gagnait un sursis.

Il finit par s'arrêter, dos à un arbre, le souffle court, fouillant la nuit à la recherche des autres cultistes ou de leur bourreau. Il se laissa glisser le long du tronc. L'adrénaline même ne pouvait le faire tenir debout plus longtemps. Tout était silencieux, il se rendit compte qu'il était le dernier. Il entendit craquer une branche devant lui et sursauta.

"Attendez... Je... J'ai des informations... Je peux vous les donner si vous me laissez partir... Pitié..."

Sortant des ténèbres, la source du bruit se fit connaitre : un simple raton laveur. Urnalf laissa échapper un rire nerveux, leva la tête au ciel en se maudissant de sa stupidité. Et c'est là qu'il le vit, juste au dessus de lui, sur une branche, pâle comme la mort, qui le fixait de ses yeux rubis.
Tenter de comprendre l'Ost Poupre sans comprendre ses ennemis mortels, les réprouvés, c'est tenter de voir la Vérité sans connaître le Mensonge. C'est tenter de voir la Lumière sans connaître les Ténèbres. Cela ne peut être.
Extrait du "Manuel de l'Ost Pourpre" par le Chroniqueur *illisible*

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Balthamus Finch
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Re: [Corwin] : Parties de chasse

Message par Balthamus Finch »

La mort était pâle et ses yeux rubis. Un rubis voilé, abîmé, qui perdait peu à peu sa transparence, offerte fragment par fragment à la toute-puissance des drogues filant à travers ses veines comme des lignes de feu. Pour autant il le voyait, ce pauvre hère aux joues rougies par sa course, lui qui n'avait plus pratiqué les efforts physiques inclus dans l'acte de fuir l'inexorable depuis des décennies -il le savait, il avait embrassé cette existence de son regard prescient d'une seule traite-. Oh certes ses traits fluctuaient parfois, sa permanente recomposition mentale de ses alentours suivait parfois des possibilités-impasses et revenaient ensuite dans l'ensemble le plus probable, mais ses traits ne lui apprendraient jamais rien : ses informations qu'il avait voulu échanger à un raton-laveur étaient sa seule richesse.

Ses mots se perdirent dans divers processus d'analyses ensuite replacés au seconde plan, d'autres calculs de probabilité et de possibilités attirant toujours, inlassablement, son esprit impossible confortablement maintenu par les liens alchimiques. Un ensemble de possibles découlant d'un simple changement d'armes alerta ses perceptions, rapidement dépassé par d'autres considérations de position, de rythme et de choix des mots, elles-mêmes surpassées par d'autres remarques et évaluations des différents possibles s'ouvrant devant lui à t+1 seconde. Lorsqu'il prit une inspiration, celle-ci avait le goût des choix à prendre et des choix à laisser, charriant avec la régularité du métronome Steelwood la saveur froide et apaisante du mélange toxique dont il dépendait pour persister en équilibre au-dessus du gouffre de l'irréparable démence. Certitude.

Depuis le point de vue d'Urnalf, Corwin n'avait pas remué un doigt depuis une bonne minute et demi.

La scène en devenait extrêmement déplaisante et angoissante, quelque peu ridicule aux entournures. Mais à l'instant où Urnalf façonna le projet de profiter de l'immobilité de l'assassin pour se carapater à toutes jambes, celui-ci passa à l'action.

Il avait beau se trouver perché sur une branche basse, il était à trois mètres de hauteur sur ce sapin dépenaillé, rongé par la maladie qui ne laisserait de lui qu'un cadavre toujours debout, impropre à n'importe quel usage. Sans même allouer d'effort conscient au projet, il recalcula son déplacement, quittant son perchoir d'un saut maîtrisé influencé légèrement par le lambeau de pouvoir de télékinésie lui restant. Souple, sans un tremblement, il sauta aux pieds du cultiste désemparé, surveillant en arrière-esprit un développement fâcheux de probabilités en cas de mauvaise surprise cachée dans sa tenue. Il y avait toutefois de très grandes chances pour que la peur de sa proie soit authentique et ses velléités de négociation honnêtes. Même avec son masque, il pouvait la sentir, la lire sur lui, l'entendre s'exprimer. Il n'en tirait cependant pas de plaisir ou de joie, à part peut-être le sentiment animal du chasseur ayant chassé avec succès. C'était une donnée comme une autre et qui influençait souvent les résultats des lignes des possibles.

En un seul mouvement coulé, Corwin dégaina Cassation, son second revolver et mit en joue Urnalf. Lourde, l'arme était une merveille signée des mains de son patron, à cette distance, une seule balle suffirait à changer sa ligne en y mettant un point brutal. D'ordinaire, il n'adressait pas la parole à ses proies, l'exercice se révélant souvent peu gratifiant alors qu'il n'existait qu'une seule personne dans ce monde capable de suivre sa délirante et quantique pensée. Sa voix était rauque, étouffée, coupée d'un bref sifflement bas, après un long moment passé à rassembler ses esprits pour traduire dans une forme à peu près intelligible son propos. La bouche noire de Cassation complétait habilement ses dires.

"Tu as l'ordre de donner les informations en ta possession. J'écoute maintenant."

Durant les deux minutes agonisantes qu'avait duré la scène jusqu'à cet instant précis, Urnalf pouvait jurer de quelque chose : son adversaire n'avait pas cligné des yeux une fois.
"Un soir et quelques heures encore, à tirer sur l'exil,
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Vorian Taggerty
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Re: [Corwin] : Parties de chasse

Message par Vorian Taggerty »

Urnalf était fasciné par la créature qui le surplombait. Son esprit analytique et scientifique tentait de comprendre ce qu'il avait sous les yeux, cette gargouille sinistre qui le surplombait, immobile.

Mais l'instinct de survie, et la certitude de sa mort imminente, dominaient son esprit en cet instant précis. L'absence totale de réaction physiologique de Corwin (respirait-il ? Clignait-il des yeux ? Urnalf était incapable de le dire avec certitude) lui fit espérer qu'il pourrait fuir, que le croquemitaine s'était finalement lassé de cette chasse.

C'est ce moment que choisit le noir corbeau pour quitter sa branche. Le mouvement était parfait, gracieux. Il se réceptionna et braqua une arme qu'Urnalf ne vit pas. Quitter des yeux le visage masqué de Corwin et ses yeux rubis lui était impossible.

Et quand il pensait que la situation ne pouvait être pire, il parla. Cette voix rauque, ce sifflement, masqua un moment le fait qu'il avait prononcé des mots, tant elle augmenta la terreur que ressentait le cultiste malchanceux. Si la balle de Cassation ne quitta pas son logement pour atteindre le cerveau d'Urnalf, les paroles de Corwin le firent. Urnalf cligna des yeux plusieurs fois, ouvrir la bouche, hocha la tête. Il se rappela la proposition au raton-laveur.
"Je... Oui..."

L'esprit d'Urnalf s'était remis en marche, fonctionnant à toute allure après cette arrêt forcé par l'épouvante. S'il voulait sauver sa peau, il fallait donner des informations utiles. Il n'envisageait pas de dissimuler quoi que ce soit à Corwin, mais il faisait partie du culte depuis plusieurs années et il en savait beaucoup. Il décida de se concentrer sur les évènements récents. L'assassin avait commencé ses attaques sur les petits groupes de cultistes disséminés à travers les Maleterres peu après le plan du chaudron de peste. C'est ce qui avait tout déclenché, c'était certain. Il se souvenait également avoir lu un rapport sur la Steelwood, son directeur implacable et un étrange garde du corps. La description correspondait. Tout ramenait au Beffroi du Nord et à l'Ost Pourpre.

"Vorian Taggerty ! J'étais là quand il est sorti d'un portail ouvert sur Revendreth ! On l'a capturé !"

Urnalf ressentit un soulagement étrange. Le secret était primordial dans une organisation comme le culte des damnés. Jamais il n'avait parlé de ce que s'y passait à une personne extérieure. Les membres se faisaient même des cachoteries entre eux... C'était libérateur de cracher le morceau, et il ne put s'arrêter.

"On a utilisé de vieux sortilèges datant de l'époque de la Scholomance, pour modifier sa mémoire. Lui faire croire qu'il nous avait berné. "
Voilà une information qui allait sans doute détourner l'assassin de sa cible actuelle pour la rediriger vers Taggerty. La magie utilisée n'était qu'une fraction du pouvoir utilisé dans l'école de nécromancie jadis, des pans entiers des rituels s'étaient perdus. La rumeur prétendait que le Culte avait créé une nouvelle personnalité complète, occultant complètement la personne originale en réécrivant tous ses souvenirs, mais Urnalf n'y croyait pas. Toutefois, il restait suffisamment de connaissances pour une suggestion hypnotique. Et Vorian s'était révélé mentalement très réceptif.

"On l'a utilisé pour tendre un piège aux occupants du Beffroi. Il devait les prévenir que nous allions les attaquer avec un chaudron de Peste, ce qui les aurait fait sortir de l'abri de leurs murailles. Le chaudron était un faux, on ne sait plus en fabriquer..."

Urnalf se montrait presque penaud en avouant la décrépitude dans laquelle le culte avait sombré. Si Corwin avait possédé un sens de l'humour, il aurait sans doute trouvé ça amusant.

"On a attendu près du chaudron pendant trois jours, l'embuscade était prête... Mais personne n'est venu, à part un ver géant qui a mis notre plan à mal en voulant gouter au chaudron... On s'est dit que c'était trop risqué, et que vous ne viendriez plus alors on a laissé tomber... On a quitté notre planque, vu que Taggerty savait où elle était. Malgré ça, quelques jours plus tard, on a perdu le contact avec un de nos groupes. Puis un autre..."

Il s'interrompit pour reprendre son souffle. La suite, Corwin était bien placé pour la connaitre. Il attendit. Des questions, peut-être? Le déclic d'une gachette pressée? La douleur, suivit du néant ? Corwin était indéchiffrable. Urnalf ferma les yeux et attendit.

HRP : Pour voir l'autre version de cette histoire, du point de vue de Vorian, c'est par ici : viewtopic.php?p=83431#p83431
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