L'Illidari resta impassible un moment puis afficha un léger sourire.
Commençons alors par ce que vous savez.
Il présenta, d'un geste de la main, la boisson posée devant l'homme déboussolé.
Et si cela peut vous aider à vous détendre, laissez-vous tenter.
Savez-vous qui nous sommes ?
[Candidature acceptée] Bragon
Re: [Candidature] Bragon
Il se gratta le front, fronça les sourcils et grommela, reprenant un peu son calme. Le pauvre gaillard avait tellement peu l'habitude qu'on lui parle qu'il perdait sa concentration, se sentait facilement acculé, et se mettait invariablement sur la défensive, incapable de formuler ses pensées. Un long silence se passa avant qu'Edenhor ne reprenne :
- Commençons alors par ce que vous savez.
Il hocha du chef, avisant son interlocuteur.
- Ouais... désolé, bredouilla-t-il. Il se laissa effectivement tenter par un trait de bière, quand l'elfe lui suggéra l'idée. L'elfe n'était pas aidé, avec un malabar comme Bragon !
- Savez-vous qui nous sommes ?
- Eh ben, vous êtes l'Ost Pourpre. Vous essayez de rendre cette pauvre terre un peu meilleure, en chassant les rejetons du Mal. Je suis venu à pieds depuis la Forêt, alors j'ai traversé presque tout le fieffé continent, et en arrivant dans le Nord... Ma foi, j'avais jamais rien vu d'aussi triste.
Il prit le temps de mettre de l'ordre dans ses pensées, et sa langue se délia un peu, les yeux dans le vague :
- Ca f'sait un moment que je voulais me tirer. Loin. Ailleurs. Peut-être bien en Norfendre... Il paraît que n'importe qui peut faire sa cabane, là bas, dans les coins sauvages, et faire ses p'tites affaires sans avoir de comptes à rendre à personne.
Il remplit ses poumons colossaux pour les vider ensuite, en un profond soupir, qui aboutit sur de nouveaux mots :
- Mais je suis pas comme ça. J'aime bien rendre service. Les gens aiment bien avoir un toit solide au dessus de la tête ; et ben, vous, l'Ost, c'est un peu pareil c'que vous faites, en fin de compte... Récupérer votre maison. Reconstruire votre foyer. C'est une cause que j'comprends, même si j'en ai pas, moi, de foyer. Ces histoires de marin, ou alors aller servir je n'sais quel mercenaire fou furieux je n'sais où à travers le monde, ça me parle pas des masses.
Il regarda ses grosses mains, comme il l'avait fait au matin, et replongea dans ses pensées un moment. Jamais il n'avait tant parlé d'un seul coup, mais la situation, inédite, précaire, avait changé la donne. Et puis, la bière le désinhibait aussi un peu.
- Vous l'avez dit, je n'suis pas un guerrier. Mais je suis fort, et je suis pas manchot. Donnez moi des trucs à faire, et je le ferais aussi bien que possible, même dans les terres. J'ai pas peur, j'obéirais.
Il était difficile pour un recruteur de savoir quoi faire d'un tel individu. D'un côté, il semblait tout à fait désigné comme ouvrier qualifié, capable de venir à bout de bien des labeurs. D'un autre côté, sa force et sa constitution absolument hors norme pouvaient faire de lui un élément utile en extérieur, comme bête de somme, comme civière humaine, comme ouvrier de terrain pour dégager un passage, creuser une tranchée, construire un radeau, monter les campements... mais il semblait étrangement incohérent d'inculquer l'agressivité nécessaire au colosse pour en faire un soldat.
- J'sais pas quoi vous dire d'autre...
- Commençons alors par ce que vous savez.
Il hocha du chef, avisant son interlocuteur.
- Ouais... désolé, bredouilla-t-il. Il se laissa effectivement tenter par un trait de bière, quand l'elfe lui suggéra l'idée. L'elfe n'était pas aidé, avec un malabar comme Bragon !
- Savez-vous qui nous sommes ?
- Eh ben, vous êtes l'Ost Pourpre. Vous essayez de rendre cette pauvre terre un peu meilleure, en chassant les rejetons du Mal. Je suis venu à pieds depuis la Forêt, alors j'ai traversé presque tout le fieffé continent, et en arrivant dans le Nord... Ma foi, j'avais jamais rien vu d'aussi triste.
Il prit le temps de mettre de l'ordre dans ses pensées, et sa langue se délia un peu, les yeux dans le vague :
- Ca f'sait un moment que je voulais me tirer. Loin. Ailleurs. Peut-être bien en Norfendre... Il paraît que n'importe qui peut faire sa cabane, là bas, dans les coins sauvages, et faire ses p'tites affaires sans avoir de comptes à rendre à personne.
Il remplit ses poumons colossaux pour les vider ensuite, en un profond soupir, qui aboutit sur de nouveaux mots :
- Mais je suis pas comme ça. J'aime bien rendre service. Les gens aiment bien avoir un toit solide au dessus de la tête ; et ben, vous, l'Ost, c'est un peu pareil c'que vous faites, en fin de compte... Récupérer votre maison. Reconstruire votre foyer. C'est une cause que j'comprends, même si j'en ai pas, moi, de foyer. Ces histoires de marin, ou alors aller servir je n'sais quel mercenaire fou furieux je n'sais où à travers le monde, ça me parle pas des masses.
Il regarda ses grosses mains, comme il l'avait fait au matin, et replongea dans ses pensées un moment. Jamais il n'avait tant parlé d'un seul coup, mais la situation, inédite, précaire, avait changé la donne. Et puis, la bière le désinhibait aussi un peu.
- Vous l'avez dit, je n'suis pas un guerrier. Mais je suis fort, et je suis pas manchot. Donnez moi des trucs à faire, et je le ferais aussi bien que possible, même dans les terres. J'ai pas peur, j'obéirais.
Il était difficile pour un recruteur de savoir quoi faire d'un tel individu. D'un côté, il semblait tout à fait désigné comme ouvrier qualifié, capable de venir à bout de bien des labeurs. D'un autre côté, sa force et sa constitution absolument hors norme pouvaient faire de lui un élément utile en extérieur, comme bête de somme, comme civière humaine, comme ouvrier de terrain pour dégager un passage, creuser une tranchée, construire un radeau, monter les campements... mais il semblait étrangement incohérent d'inculquer l'agressivité nécessaire au colosse pour en faire un soldat.
- J'sais pas quoi vous dire d'autre...
Re: [Candidature] Bragon
La plume d'Edenhor gratta à maintes reprises le parchemin, enchaînant les ratures. Il n'était pas encore habitué à toutes ces formalités administratives mais s'efforçait, à défaut de les comprendre, de les appliquer au mieux…
A aucun moment il ne coupa la parole du bûcheron, au contraire il le laissa raconter son histoire. C'est ce qu'avait cherché à faire l'Illidari : la rage a tendance à se muer en paroles si on cherche un tant soit peu à se faire accepter. Il était satisfait, il ne savait pas si c'était lui qui avait réussi à faire ainsi parler l'homme ou si c'était ce dernier qui avait décidé de faire un effort, mais le résultat était là. Un sourire s'afficha à nouveau sur son visage.
Permettez-moi tout d'abord de m'expliquer.
Il posa délicatement sa plume, oubliant toutefois de l'essuyer, laissant ainsi couler une belle tâche sur le parchemin. Enfin... si on pouvait encore appeler ça un parchemin. Il s'en aperçut et s'imagina déjà les remontrances de son camarade Balthamus à ce sujet...
Mon rôle, moi qui vous fait face, et de découvrir votre résolution. Si mes paroles vous avaient fait fuir, alors vous n'auriez pu devenir l'un de nos frères. Des êtres tels que moi ou d'autres créatures innommables pourraient vous atteindre et en profiter, dit-il tout en posant une griffe sur sa tempe.
Cette faiblesse pourrait finir par se retourner contre nous.
Votre force, je l'ai perçue dès notre rencontre. Mais c'est votre détermination que je voulais découvrir. C'est chose faite, vos paroles m'ont plues.
Edenhor reprit la plume dans sa main.
Avant de faire mon rapport, j'aurai une dernière question.
Vous avez parlé d'"ennui plus jeune". Je ne cherche pas à en apprendre davantage sur votre fardeau, mais plutôt à découvrir s'il y a un risque que ces problèmes viennent vous hanter jusqu'ici. Nous avons suffisamment d'histoires de fantômes… Qu'en est-il ?
A aucun moment il ne coupa la parole du bûcheron, au contraire il le laissa raconter son histoire. C'est ce qu'avait cherché à faire l'Illidari : la rage a tendance à se muer en paroles si on cherche un tant soit peu à se faire accepter. Il était satisfait, il ne savait pas si c'était lui qui avait réussi à faire ainsi parler l'homme ou si c'était ce dernier qui avait décidé de faire un effort, mais le résultat était là. Un sourire s'afficha à nouveau sur son visage.
Permettez-moi tout d'abord de m'expliquer.
Il posa délicatement sa plume, oubliant toutefois de l'essuyer, laissant ainsi couler une belle tâche sur le parchemin. Enfin... si on pouvait encore appeler ça un parchemin. Il s'en aperçut et s'imagina déjà les remontrances de son camarade Balthamus à ce sujet...
Mon rôle, moi qui vous fait face, et de découvrir votre résolution. Si mes paroles vous avaient fait fuir, alors vous n'auriez pu devenir l'un de nos frères. Des êtres tels que moi ou d'autres créatures innommables pourraient vous atteindre et en profiter, dit-il tout en posant une griffe sur sa tempe.
Cette faiblesse pourrait finir par se retourner contre nous.
Votre force, je l'ai perçue dès notre rencontre. Mais c'est votre détermination que je voulais découvrir. C'est chose faite, vos paroles m'ont plues.
Edenhor reprit la plume dans sa main.
Avant de faire mon rapport, j'aurai une dernière question.
Vous avez parlé d'"ennui plus jeune". Je ne cherche pas à en apprendre davantage sur votre fardeau, mais plutôt à découvrir s'il y a un risque que ces problèmes viennent vous hanter jusqu'ici. Nous avons suffisamment d'histoires de fantômes… Qu'en est-il ?
Re: [Candidature] Bragon
Bragon comprenait ce que lui disait l'elfe. Il hocha sa grosse tête contrefaite tandis que l'illidari lui expliquait ce qu'il en était.
- Mon rôle, moi qui vous fait face, et de découvrir votre résolution. Si mes paroles vous avaient fait fuir, alors vous n'auriez pu devenir l'un de nos frères. Des êtres tels que moi ou d'autres créatures innommables pourraient vous atteindre et en profiter. Puis : - Cette faiblesse pourrait finir par se retourner contre nous.
- Ouais... j'comprends. assura-t-il, en hochant de nouveau du chef. Il était devenu plus calme, plus à l'écoute, comme si, en réussissant à parler, il avait en même temps évacué les miasmes du stress.
- Votre force, je l'ai perçue dès notre rencontre. Mais c'est votre détermination que je voulais découvrir. C'est chose faite, vos paroles m'ont plues.
Il était rare que Bragon ressente ce sentiment. L'approbation. Ses paroles lui avaient plu. Ca n'était pas grand chose à dire pour Edenhor, mais pour lui, ça prouvait qu'il ne faisait pas tout de travers. Ca le rassurait, lui qui pensait avoir grillé ses chances en haussant le ton (ce qui avait eu de quoi faire sursauter les gens de garde aux alentours, tant sa voix portait), et qui s'imaginait déjà repartir crever de froid sur les routes...
- Avant de faire mon rapport, j'aurai une dernière question. Vous avez parlé d'"ennui plus jeune". Je ne cherche pas à en apprendre davantage sur votre fardeau, mais plutôt à découvrir s'il y a un risque que ces problèmes viennent vous hanter jusqu'ici. Nous avons suffisamment d'histoires de fantômes… Qu'en est-il ?
Son visage se décomposa, il reposa sa chope... puis se ravisa, et acheva ce qu'il restait du contenu d'une grande rasade. Puis, il émit un grognement suivi d'un nouveau soupir, les yeux dans le vague.
- C'était y'a des lustres. Dans le temps, quand j'étais jeune, j'travaillais avec une troupe d'ouvriers itinérants. On allait dans des chantiers que personne voulait, mais on manquait jamais de rien, faut dire qu'on était plutôt bien payés. Y'a même un prospecteur nain qui nous à embauché pour étayer sa mine, dans les Carmines, tellement on faisait bien notre boulot. D'ailleurs, le coin était sympa, y'avait une auberge qui s'appelait "La Petite Goutte", et la patronne s'appelait Justine ! Ca faisait beaucoup rire les gars.
Bragon sourit vaguement à ce souvenir. La mine était non-loin d'une bourgade sympathique, où il faisait bon vivre. Mais il s'aperçut qu'il s'égarait et fit un geste de la main, qui équivalait à un "Bref".
- Enfin bon. A cette époque, ça allait. Un jour, au Comté-de-l'Automne -vous devez pas connaître, c'est en Elwynn- je buvais ma bière, tranquille, les gars étaient déjà rentrés au refuge ; on venait de passer notre journée à retaper un moulin. Y'avait une fille qu'était vraiment... Il chercha ses mots. Vraiment jolie, p'têt' même bien que j'ai jamais vu de fille aussi jolie. On aurait dit, je sais pas, une dryade au milieu de nous autres péquenauds. Enfin, je sais pas vraiment à quoi ça ressemble, une dryade, mais bon. Y' paraît que c'est beau. Eila, qu'elle s'appelait.
Il marqua une nouvelle pause et grogna, d'une voix triste où perçait une pointe de colère :
- Et puis y'a un mec, qu'est venu me chercher des noises, soi-disant que je regardait Eila de trop près. Il devait se sentir un peu seul dans sa chemise, car il s'était senti le besoin de venir me le dire avec deux copains. "N'y pense même pas", qu'il disait. "Eila, elle est pour moi, regarde plutôt ta bière". Alors je voulais pas d'ennuis, moi. J'ai regardé ma bière. Je voulais pas d'ennuis...
Il regarda sa chope d'un air intense, comme s'il voulait la voir s'enflammer, et continua d'une voix inédite aux oreilles de l'Illidari : menaçante, bourdonnante de colère, comme un ouragan de haine et d'éclairs sur le point d'éclater et de tout détruire :
- Je pensais que c'était terminé, mais là le type m'a balancé une chope dans le coin de la gueule. "Sale monstre ! Dégages !" qu'il disait.
Il serra sa chope dans ses grosses mains d'ogre, émettant un grognement de colère contenue. Il n'avait plus du tout l'air d'un gentil géant.
- Alors je voulais pas d'ennuis, j'ai voulu me tirer. Mais non, il fallait qu'il fasse le malin. Alors que je passais la porte, il est venu se foutre devant moi avec ses copains. Le tavernier voyait qu'il y allait avoir bagarre, alors il nous à foutu dehors. Il faisait presque nuit. Ce con-là avait un bâton, et un de ces débiles de potes avait un gourdin enroulé de cuir. Alors j'ai commencé à courir, mais ils m'ont rattrapé et ils ont commencé à me tabasser contre un arbre...
- Ils m'ont cogné, cogné... et puis j'en ai eu marre. Je me suis défendu, j'ai poussé le gars au bâton. Il a volé et s'est ramassé de travers, sur la tête. Il bougeait plus. Alors ses copains ont hésité... P'têt' bien qu'ils voulaient lâcher l'affaire, mais c'était trop tard, je voyais rouge. Celui au gourdin, je lui ai écrasé la tête contre le tronc d'arbre, y'a eu un "Crac !", et puis ses jambes se sont mises à trembler toutes seules, comme les poulets quand on leur tord le cou. Le dernier gars m'a hurlé un truc, mais j'ai rien compris, et je l'ai chopé par le col. J'ai senti des gouttes chaudes sur mes jambes, le gars se pissait dessus. Alors je l'ai jeté par terre, j'ai pris son gourdin, et je l'ai bastonné jusqu'à ce que le gourdin me pète entre les doigts.
La chope vide céda entre ses grosses pattes d'ours, CLAK ! Il s'interrompit dans son récit :
- Merde, pardon ...
Il marqua un long silence, et toute rage dans sa voix avait disparu quand il reprit :
- Eila m'avait défendu. Plus tard, elle avait essayé de dire aux gardes que c'était un ours qui leur était tombé dessus... Ils ont accepté l'histoire. Mais ça n'a plus jamais été pareil, après. En vrai, j'ai été viré de ma troupe, et depuis, je fous la trouille à tout le monde. Soit les gens me détestent, soit ils ont peur de moi.
En ramassant les débris de sa chope, il se confondit en excuses :
- Vraiment désolé pour la chope...
- Mon rôle, moi qui vous fait face, et de découvrir votre résolution. Si mes paroles vous avaient fait fuir, alors vous n'auriez pu devenir l'un de nos frères. Des êtres tels que moi ou d'autres créatures innommables pourraient vous atteindre et en profiter. Puis : - Cette faiblesse pourrait finir par se retourner contre nous.
- Ouais... j'comprends. assura-t-il, en hochant de nouveau du chef. Il était devenu plus calme, plus à l'écoute, comme si, en réussissant à parler, il avait en même temps évacué les miasmes du stress.
- Votre force, je l'ai perçue dès notre rencontre. Mais c'est votre détermination que je voulais découvrir. C'est chose faite, vos paroles m'ont plues.
Il était rare que Bragon ressente ce sentiment. L'approbation. Ses paroles lui avaient plu. Ca n'était pas grand chose à dire pour Edenhor, mais pour lui, ça prouvait qu'il ne faisait pas tout de travers. Ca le rassurait, lui qui pensait avoir grillé ses chances en haussant le ton (ce qui avait eu de quoi faire sursauter les gens de garde aux alentours, tant sa voix portait), et qui s'imaginait déjà repartir crever de froid sur les routes...
- Avant de faire mon rapport, j'aurai une dernière question. Vous avez parlé d'"ennui plus jeune". Je ne cherche pas à en apprendre davantage sur votre fardeau, mais plutôt à découvrir s'il y a un risque que ces problèmes viennent vous hanter jusqu'ici. Nous avons suffisamment d'histoires de fantômes… Qu'en est-il ?
Son visage se décomposa, il reposa sa chope... puis se ravisa, et acheva ce qu'il restait du contenu d'une grande rasade. Puis, il émit un grognement suivi d'un nouveau soupir, les yeux dans le vague.
- C'était y'a des lustres. Dans le temps, quand j'étais jeune, j'travaillais avec une troupe d'ouvriers itinérants. On allait dans des chantiers que personne voulait, mais on manquait jamais de rien, faut dire qu'on était plutôt bien payés. Y'a même un prospecteur nain qui nous à embauché pour étayer sa mine, dans les Carmines, tellement on faisait bien notre boulot. D'ailleurs, le coin était sympa, y'avait une auberge qui s'appelait "La Petite Goutte", et la patronne s'appelait Justine ! Ca faisait beaucoup rire les gars.
Bragon sourit vaguement à ce souvenir. La mine était non-loin d'une bourgade sympathique, où il faisait bon vivre. Mais il s'aperçut qu'il s'égarait et fit un geste de la main, qui équivalait à un "Bref".
- Enfin bon. A cette époque, ça allait. Un jour, au Comté-de-l'Automne -vous devez pas connaître, c'est en Elwynn- je buvais ma bière, tranquille, les gars étaient déjà rentrés au refuge ; on venait de passer notre journée à retaper un moulin. Y'avait une fille qu'était vraiment... Il chercha ses mots. Vraiment jolie, p'têt' même bien que j'ai jamais vu de fille aussi jolie. On aurait dit, je sais pas, une dryade au milieu de nous autres péquenauds. Enfin, je sais pas vraiment à quoi ça ressemble, une dryade, mais bon. Y' paraît que c'est beau. Eila, qu'elle s'appelait.
Il marqua une nouvelle pause et grogna, d'une voix triste où perçait une pointe de colère :
- Et puis y'a un mec, qu'est venu me chercher des noises, soi-disant que je regardait Eila de trop près. Il devait se sentir un peu seul dans sa chemise, car il s'était senti le besoin de venir me le dire avec deux copains. "N'y pense même pas", qu'il disait. "Eila, elle est pour moi, regarde plutôt ta bière". Alors je voulais pas d'ennuis, moi. J'ai regardé ma bière. Je voulais pas d'ennuis...
Il regarda sa chope d'un air intense, comme s'il voulait la voir s'enflammer, et continua d'une voix inédite aux oreilles de l'Illidari : menaçante, bourdonnante de colère, comme un ouragan de haine et d'éclairs sur le point d'éclater et de tout détruire :
- Je pensais que c'était terminé, mais là le type m'a balancé une chope dans le coin de la gueule. "Sale monstre ! Dégages !" qu'il disait.
Il serra sa chope dans ses grosses mains d'ogre, émettant un grognement de colère contenue. Il n'avait plus du tout l'air d'un gentil géant.
- Alors je voulais pas d'ennuis, j'ai voulu me tirer. Mais non, il fallait qu'il fasse le malin. Alors que je passais la porte, il est venu se foutre devant moi avec ses copains. Le tavernier voyait qu'il y allait avoir bagarre, alors il nous à foutu dehors. Il faisait presque nuit. Ce con-là avait un bâton, et un de ces débiles de potes avait un gourdin enroulé de cuir. Alors j'ai commencé à courir, mais ils m'ont rattrapé et ils ont commencé à me tabasser contre un arbre...
- Ils m'ont cogné, cogné... et puis j'en ai eu marre. Je me suis défendu, j'ai poussé le gars au bâton. Il a volé et s'est ramassé de travers, sur la tête. Il bougeait plus. Alors ses copains ont hésité... P'têt' bien qu'ils voulaient lâcher l'affaire, mais c'était trop tard, je voyais rouge. Celui au gourdin, je lui ai écrasé la tête contre le tronc d'arbre, y'a eu un "Crac !", et puis ses jambes se sont mises à trembler toutes seules, comme les poulets quand on leur tord le cou. Le dernier gars m'a hurlé un truc, mais j'ai rien compris, et je l'ai chopé par le col. J'ai senti des gouttes chaudes sur mes jambes, le gars se pissait dessus. Alors je l'ai jeté par terre, j'ai pris son gourdin, et je l'ai bastonné jusqu'à ce que le gourdin me pète entre les doigts.
La chope vide céda entre ses grosses pattes d'ours, CLAK ! Il s'interrompit dans son récit :
- Merde, pardon ...
Il marqua un long silence, et toute rage dans sa voix avait disparu quand il reprit :
- Eila m'avait défendu. Plus tard, elle avait essayé de dire aux gardes que c'était un ours qui leur était tombé dessus... Ils ont accepté l'histoire. Mais ça n'a plus jamais été pareil, après. En vrai, j'ai été viré de ma troupe, et depuis, je fous la trouille à tout le monde. Soit les gens me détestent, soit ils ont peur de moi.
En ramassant les débris de sa chope, il se confondit en excuses :
- Vraiment désolé pour la chope...
Re: [Candidature] Bragon
Edenhor ne put contenir un rire franc, pointant la chope brisée.
Voilà qui vous donnera une occasion de nous prouver votre talent d'homme à tout faire.
Tout le long de la conversation, l'elfe n'avait pas noté quantité de choses. Une fois le récit de l'homme fini, il plongea la plume dans son encrier et se mit à relire son parchemin dans son intégralité. Heureusement que sa mémoire à court terme ne lui faisait pas défaut car il n'était pas simple même pour lui de le déchiffrer.
Hum… Je devrais peut être faire un compte rendu oral.
Bon ça fera l'affaire…
L'Illidari roula le parchemin et rangea ses affaires. Il en prenait grand soin même si, d'un point de vue d'un scribe, sa façon de faire relevait de l'hérésie. Une fois le tout déposé à nouveau sur un coin de table, il se concentra sur Bragon ; pour preuve, cette fumée étrange qui s'échappait encore des lambeaux de tissus de son visage. Il gratta machinalement la table de ses griffes, réfléchissant aux mots à employer pour ne pas égarer une nouvelle fois le géant.
Permettez-moi de vous rassurer. En ces murs, vous ne passerez par pour un monstre. Pas plus qu'un autre.
J'ai bien senti votre peur d'être à nouveau confronté à la mort. La raison de ce long voyage, une nouvelle vie, l'envie d'apporter votre aide dans un endroit où vous pourriez être vous-même sans avoir à craindre des autres.
Il se campa sur sa chaise, redressant ses épaules et étira légèrement ses ailes. Il n'était jamais très à l'aise avec le mobilier humain, souvent très peu adapté pour les morphologies atypiques comme la sienne.
Mais il y a une différence importante à laquelle vous devez vous préparer, reprit-il.
Ici, ce n'est pas des hommes dont vous devrez vous méfier, mais de tout ce qui fomente dans l'ombre : les Réprouvés et leur Reine Putain. La tranquillité, vous ne la trouverez pas en ces lieux.
Même si j'ai bien compris votre envie de vouloir uniquement travailler, vous devrez être formé aux armes et à la discipline. Pas forcément pour devenir un guerrier, mais ne serait-ce que pour protéger ceux qui ne le peuvent pas en ces murs, ou encore pour les matière premières que vous irez récupérer. Vous n'aurez peut être pas toujours d'escorte.
Il toisa un moment le bûcheron à la recherche d'une quelconque forme d'inquiétude. Peut-être devait-il trouver quelques mots plus réconfortants ?
Mais croyez-en la parole d'un Illidari, la discipline qui règne en ces lieux pourrait aussi être un exutoire pour vous-même, et qui vous permettra de vous accepter tel que vous êtes.
Je me dois cependant de vous avertir... Sachez aussi que nous sommes prêts à tout pour détruire la Banshee - elle a souillé vos terres, elle a détruit celle de mes anciens frères - même si cela doit nous pousser à devenir des parias aux yeux des Seigneurs d'Hurlevent.
Dans une soudaine impulsivité, les ailes du démon se déployèrent, heurtant la pile de caisses plus loin, manquant de les faire s'écraser au sol.
J'ai trouvé ici un nouvel objectif, je vengerai les miens. Et nous y parviendrons ! Illidan ne permet pas l'ECHEC ! rugit-il le poing serré en se levant brusquement. La chaise bascula d'un coup, claquant contre le sol. Reprenant d'un coup ses esprits, Edenhor se rendit compte du Nom employé.
Je… la Connétable non plus… lâcha-t-il dans un murmure.
Il se retourna, remettant sa chaise à sa place et récupérant ses affaires.
Si cela vous convient, alors patientez. Je m'en vais chercher un supérieur. Sinon... fuyez une nouvelle fois. Car cette vie sera votre dernière. Soyez-prêt.
Voilà qui vous donnera une occasion de nous prouver votre talent d'homme à tout faire.
Tout le long de la conversation, l'elfe n'avait pas noté quantité de choses. Une fois le récit de l'homme fini, il plongea la plume dans son encrier et se mit à relire son parchemin dans son intégralité. Heureusement que sa mémoire à court terme ne lui faisait pas défaut car il n'était pas simple même pour lui de le déchiffrer.
Hum… Je devrais peut être faire un compte rendu oral.
Bon ça fera l'affaire…
L'Illidari roula le parchemin et rangea ses affaires. Il en prenait grand soin même si, d'un point de vue d'un scribe, sa façon de faire relevait de l'hérésie. Une fois le tout déposé à nouveau sur un coin de table, il se concentra sur Bragon ; pour preuve, cette fumée étrange qui s'échappait encore des lambeaux de tissus de son visage. Il gratta machinalement la table de ses griffes, réfléchissant aux mots à employer pour ne pas égarer une nouvelle fois le géant.
Permettez-moi de vous rassurer. En ces murs, vous ne passerez par pour un monstre. Pas plus qu'un autre.
J'ai bien senti votre peur d'être à nouveau confronté à la mort. La raison de ce long voyage, une nouvelle vie, l'envie d'apporter votre aide dans un endroit où vous pourriez être vous-même sans avoir à craindre des autres.
Il se campa sur sa chaise, redressant ses épaules et étira légèrement ses ailes. Il n'était jamais très à l'aise avec le mobilier humain, souvent très peu adapté pour les morphologies atypiques comme la sienne.
Mais il y a une différence importante à laquelle vous devez vous préparer, reprit-il.
Ici, ce n'est pas des hommes dont vous devrez vous méfier, mais de tout ce qui fomente dans l'ombre : les Réprouvés et leur Reine Putain. La tranquillité, vous ne la trouverez pas en ces lieux.
Même si j'ai bien compris votre envie de vouloir uniquement travailler, vous devrez être formé aux armes et à la discipline. Pas forcément pour devenir un guerrier, mais ne serait-ce que pour protéger ceux qui ne le peuvent pas en ces murs, ou encore pour les matière premières que vous irez récupérer. Vous n'aurez peut être pas toujours d'escorte.
Il toisa un moment le bûcheron à la recherche d'une quelconque forme d'inquiétude. Peut-être devait-il trouver quelques mots plus réconfortants ?
Mais croyez-en la parole d'un Illidari, la discipline qui règne en ces lieux pourrait aussi être un exutoire pour vous-même, et qui vous permettra de vous accepter tel que vous êtes.
Je me dois cependant de vous avertir... Sachez aussi que nous sommes prêts à tout pour détruire la Banshee - elle a souillé vos terres, elle a détruit celle de mes anciens frères - même si cela doit nous pousser à devenir des parias aux yeux des Seigneurs d'Hurlevent.
Dans une soudaine impulsivité, les ailes du démon se déployèrent, heurtant la pile de caisses plus loin, manquant de les faire s'écraser au sol.
J'ai trouvé ici un nouvel objectif, je vengerai les miens. Et nous y parviendrons ! Illidan ne permet pas l'ECHEC ! rugit-il le poing serré en se levant brusquement. La chaise bascula d'un coup, claquant contre le sol. Reprenant d'un coup ses esprits, Edenhor se rendit compte du Nom employé.
Je… la Connétable non plus… lâcha-t-il dans un murmure.
Il se retourna, remettant sa chaise à sa place et récupérant ses affaires.
Si cela vous convient, alors patientez. Je m'en vais chercher un supérieur. Sinon... fuyez une nouvelle fois. Car cette vie sera votre dernière. Soyez-prêt.
Re: [Candidature] Bragon
C'était fait, il avait réussi à cracher le morceau. Un tel discours équivalait à un aveu et aurait bien pu lui valoir des ennuis supplémentaires. Mais il avait compris que ces meurtres barbares qui le tourmentaient chaque nuit depuis des années étaient immuables. Il se fit la réflexion qu'il ne pouvait plus rien y faire, de toute façon. Avancer. C'est ce qu'il avait fait, finalement, en venant ici.
Voilà qui vous donnera une occasion de nous prouver votre talent d'homme à tout faire.
- "Arf..." Fit Bragon, avec un sourire contrit, se sentant vraiment bête pour le mobilier. Encore une belle occasion pour montrer que c'était un bourrin affligeant, oui !
Bon ça fera l'affaire…
Le colosse fut encore plus attentif à la suite, quand le grésillement fumant de l'elfe se renouvela :
Permettez-moi de vous rassurer. En ces murs, vous ne passerez par pour un monstre. Pas plus qu'un autre.
J'ai bien senti votre peur d'être à nouveau confronté à la mort. La raison de ce long voyage, une nouvelle vie, l'envie d'apporter votre aide dans un endroit où vous pourriez être vous-même sans avoir à craindre des autres.
Le mastodonte approuva du chef, surtout sur le passage des "autres". Même s'il n'était pas entièrement d'accord. Il ne craignait pas vraiment la Mort, car la Lumière veillait sur son âme, le peuple de Hurlevent et de ses provinces proches était très pieux et, souvent, particulièrement tenace, pour ne pas dire teigneux, même si Bragon était d'une nature plus timide. Il écarquilla légèrement les yeux en voyant les appendices membraneux se déployer. En effet, Bragon ne connaissait pas le langage corporel des chauves-souris, alors il se demandait ce que ça voulait dire.
Mais il y a une différence importante à laquelle vous devez vous préparer,
Ici, ce n'est pas des hommes dont vous devrez vous méfier, mais de tout ce qui fomente dans l'ombre : les Réprouvés et leur Reine Putain. La tranquillité, vous ne la trouverez pas en ces lieux.
Même si j'ai bien compris votre envie de vouloir uniquement travailler, vous devrez être formé aux armes et à la discipline. Pas forcément pour devenir un guerrier, mais ne serait-ce que pour protéger ceux qui ne le peuvent pas en ces murs, ou encore pour les matière premières que vous irez récupérer. Vous n'aurez peut être pas toujours d'escorte.
Il hocha la tête. Ca n'était pas vraiment un problème. Il savait qu'il ferait, au mieux du mieux, un soldat passable. Il se remémora alors un souvenir. C'était bien avant la soirée fatidique de la taverne. Il fut question d'une attaque de gnolls, où il n'y avait eu aucun dégâts, car un vétéran à la retraite, arrondissant ses fins de mois, avait été engagé pour protéger le convoi. Pendant l'attaque, Bragon s'était illustré par sa panique, incapable de réagir convenablement. Le vétéran s'était donc mis en tête d'inculquer quelques notions d'épée au colosse, car "c'était quand même bien dommage d'être aussi fort et en même temps aussi peu dégourdi". L'épée était ridicule dans sa main, il ne la sentait même pas, or, l'art de l'escrime et de ses mouvements savants naît en partie grâce à l'appréciation dudit poids. Le tout faisait que le colosse moulinait sans grâce ni efficacité. Ils en étaient restés là, préférant retourner à l'intérieur et boire un vin chaud, car "il faisait frisquet, quand même".
Mais croyez-en la parole d'un Illidari, la discipline qui règne en ces lieux pourrait aussi être un exutoire pour vous-même, et qui vous permettra de vous accepter tel que vous êtes.
Ca, il n'en doutait vraiment pas. Il est vrai que se confronter aux ordres, et faire son travail sans réfléchir, dans la seule idée de bien le faire, de se perfectionner, était effectivement un excellent exutoire, et permettait d'oublier ses pensées. Le vieux père Jaunan disait même que c'était une forme de prière. Bragon était coutumier du fait, et il hocha du chef en conséquence, approuvant.
Je me dois cependant de vous avertir... Sachez aussi que nous sommes prêts à tout pour détruire la Banshee - elle a souillé vos terres, elle a détruit celle de mes anciens frères - même si cela doit nous pousser à devenir des parias aux yeux des Seigneurs d'Hurlevent.
- "Oh vous savez, j'en ai pas grand chose à faire des Seigneurs de Hurlevent. On à l'habitude de se débrouiller, à Elwynn, on a même pas de vrais gardes, seulement une mi-" Il s'interrompit, vraiment surpris par le violent coup d'ailes latéral, écarquillant les yeux pour de bon avec un mouvement de recul. Il fut donc particulièrement attentif quand l'elfe continua :
J'ai trouvé ici un nouvel objectif, je vengerai les miens. Et nous y parviendrons ! Illidan ne permet pas l'ECHEC !
Je… la Connétable non plus…
Bragon haussa un sourcil, mais ne fit pas de commentaire. Il ne savait pas qui était Illidan, mais il s'imaginait vaguement que ça avait un rapport avec la condition d' "Illidari" dont il parlait tout à l'heure.
Si cela vous convient, alors patientez. Je m'en vais chercher un supérieur. Sinon... fuyez une nouvelle fois. Car cette vie sera votre dernière. Soyez-prêt.
- "Non... Je reste" valida-t-il.
Il avait été prévenu, mis au courant de tous les enjeux qui s'associaient à faire partie de l'Ost, et il l'acceptait. Il avait hâte de se mettre au travail, la curiosité l'emportant sur l'inquiétude, le stress de la nouveauté, et la sensation de solitude. Peut-être tout cela allait-il changer, en tout cas il l'espérait.
- "Merci, Monsieur Puis, penaud : Et maintenant ? Qu'est-ce que je dois faire, dites ?
Voilà qui vous donnera une occasion de nous prouver votre talent d'homme à tout faire.
- "Arf..." Fit Bragon, avec un sourire contrit, se sentant vraiment bête pour le mobilier. Encore une belle occasion pour montrer que c'était un bourrin affligeant, oui !
Bon ça fera l'affaire…
Le colosse fut encore plus attentif à la suite, quand le grésillement fumant de l'elfe se renouvela :
Permettez-moi de vous rassurer. En ces murs, vous ne passerez par pour un monstre. Pas plus qu'un autre.
J'ai bien senti votre peur d'être à nouveau confronté à la mort. La raison de ce long voyage, une nouvelle vie, l'envie d'apporter votre aide dans un endroit où vous pourriez être vous-même sans avoir à craindre des autres.
Le mastodonte approuva du chef, surtout sur le passage des "autres". Même s'il n'était pas entièrement d'accord. Il ne craignait pas vraiment la Mort, car la Lumière veillait sur son âme, le peuple de Hurlevent et de ses provinces proches était très pieux et, souvent, particulièrement tenace, pour ne pas dire teigneux, même si Bragon était d'une nature plus timide. Il écarquilla légèrement les yeux en voyant les appendices membraneux se déployer. En effet, Bragon ne connaissait pas le langage corporel des chauves-souris, alors il se demandait ce que ça voulait dire.
Mais il y a une différence importante à laquelle vous devez vous préparer,
Ici, ce n'est pas des hommes dont vous devrez vous méfier, mais de tout ce qui fomente dans l'ombre : les Réprouvés et leur Reine Putain. La tranquillité, vous ne la trouverez pas en ces lieux.
Même si j'ai bien compris votre envie de vouloir uniquement travailler, vous devrez être formé aux armes et à la discipline. Pas forcément pour devenir un guerrier, mais ne serait-ce que pour protéger ceux qui ne le peuvent pas en ces murs, ou encore pour les matière premières que vous irez récupérer. Vous n'aurez peut être pas toujours d'escorte.
Il hocha la tête. Ca n'était pas vraiment un problème. Il savait qu'il ferait, au mieux du mieux, un soldat passable. Il se remémora alors un souvenir. C'était bien avant la soirée fatidique de la taverne. Il fut question d'une attaque de gnolls, où il n'y avait eu aucun dégâts, car un vétéran à la retraite, arrondissant ses fins de mois, avait été engagé pour protéger le convoi. Pendant l'attaque, Bragon s'était illustré par sa panique, incapable de réagir convenablement. Le vétéran s'était donc mis en tête d'inculquer quelques notions d'épée au colosse, car "c'était quand même bien dommage d'être aussi fort et en même temps aussi peu dégourdi". L'épée était ridicule dans sa main, il ne la sentait même pas, or, l'art de l'escrime et de ses mouvements savants naît en partie grâce à l'appréciation dudit poids. Le tout faisait que le colosse moulinait sans grâce ni efficacité. Ils en étaient restés là, préférant retourner à l'intérieur et boire un vin chaud, car "il faisait frisquet, quand même".
Mais croyez-en la parole d'un Illidari, la discipline qui règne en ces lieux pourrait aussi être un exutoire pour vous-même, et qui vous permettra de vous accepter tel que vous êtes.
Ca, il n'en doutait vraiment pas. Il est vrai que se confronter aux ordres, et faire son travail sans réfléchir, dans la seule idée de bien le faire, de se perfectionner, était effectivement un excellent exutoire, et permettait d'oublier ses pensées. Le vieux père Jaunan disait même que c'était une forme de prière. Bragon était coutumier du fait, et il hocha du chef en conséquence, approuvant.
Je me dois cependant de vous avertir... Sachez aussi que nous sommes prêts à tout pour détruire la Banshee - elle a souillé vos terres, elle a détruit celle de mes anciens frères - même si cela doit nous pousser à devenir des parias aux yeux des Seigneurs d'Hurlevent.
- "Oh vous savez, j'en ai pas grand chose à faire des Seigneurs de Hurlevent. On à l'habitude de se débrouiller, à Elwynn, on a même pas de vrais gardes, seulement une mi-" Il s'interrompit, vraiment surpris par le violent coup d'ailes latéral, écarquillant les yeux pour de bon avec un mouvement de recul. Il fut donc particulièrement attentif quand l'elfe continua :
J'ai trouvé ici un nouvel objectif, je vengerai les miens. Et nous y parviendrons ! Illidan ne permet pas l'ECHEC !
Je… la Connétable non plus…
Bragon haussa un sourcil, mais ne fit pas de commentaire. Il ne savait pas qui était Illidan, mais il s'imaginait vaguement que ça avait un rapport avec la condition d' "Illidari" dont il parlait tout à l'heure.
Si cela vous convient, alors patientez. Je m'en vais chercher un supérieur. Sinon... fuyez une nouvelle fois. Car cette vie sera votre dernière. Soyez-prêt.
- "Non... Je reste" valida-t-il.
Il avait été prévenu, mis au courant de tous les enjeux qui s'associaient à faire partie de l'Ost, et il l'acceptait. Il avait hâte de se mettre au travail, la curiosité l'emportant sur l'inquiétude, le stress de la nouveauté, et la sensation de solitude. Peut-être tout cela allait-il changer, en tout cas il l'espérait.
- "Merci, Monsieur Puis, penaud : Et maintenant ? Qu'est-ce que je dois faire, dites ?
Re: [Candidature] Bragon
Profitez juste de la nourriture restantes et patientez.
Je vais chercher un Page pour vous tenir compagnie en attendant qu'un supérieur vous reçoive.
Edenhor ramassa ses affaire et, après un bref hochement de tête, se dirigea vers le couloir. Arrivé à l'encadrure de la porte il se retourna une dernière fois vers Bragon.
Je vous demanderais juste de ne pas quitter la pièce.
L'elfe salua le géant d'un signe de tête et s'éclipsa.
Je vais chercher un Page pour vous tenir compagnie en attendant qu'un supérieur vous reçoive.
Edenhor ramassa ses affaire et, après un bref hochement de tête, se dirigea vers le couloir. Arrivé à l'encadrure de la porte il se retourna une dernière fois vers Bragon.
Je vous demanderais juste de ne pas quitter la pièce.
L'elfe salua le géant d'un signe de tête et s'éclipsa.
Re: [Candidature] Bragon
Profitez juste de la nourriture restantes et patientez.
- "Ah ! D'accord", approuva-t-il. Bon plan, ça.
Je vais chercher un Page pour vous tenir compagnie en attendant qu'un supérieur vous reçoive. Bragon se sentit un peu materné par cette proposition et en fut un peu gêné, mais :
"- Oh heu, c'est gentil, mais l'embêtez pas pour moi ! Il doit avoir aut' chose à faire..." Et surtout, il doit pas avoir envie de rester avec moi, pensa-t-il.
Je vous demanderais juste de ne pas quitter la pièce.
"- J'bouge pas !" promit-il, levant ses deux mains de gorille comme pour prouver son innocence.
Edenhor s'éclipsa ensuite. Il avait retrouvé l'appétit, et, avec l'air de ne pas y toucher, se resservit en bière dans la chope de l'elfe -ça ne le dégoûtait pas. Puis il continua son repas, savourant particulièrement le bon pain noir frais, à la croûte dense et épaisse comme il les aimait. Il songea à toutes ces fois où il avait fait la cuisine pendant les bivouacs de sa troupe d'ouvriers, en ces jours où il n'était pas encore persona non grata. Ca lui réussissait plutôt bien, pensait-il.
- "Ah ! D'accord", approuva-t-il. Bon plan, ça.
Je vais chercher un Page pour vous tenir compagnie en attendant qu'un supérieur vous reçoive. Bragon se sentit un peu materné par cette proposition et en fut un peu gêné, mais :
"- Oh heu, c'est gentil, mais l'embêtez pas pour moi ! Il doit avoir aut' chose à faire..." Et surtout, il doit pas avoir envie de rester avec moi, pensa-t-il.
Je vous demanderais juste de ne pas quitter la pièce.
"- J'bouge pas !" promit-il, levant ses deux mains de gorille comme pour prouver son innocence.
Edenhor s'éclipsa ensuite. Il avait retrouvé l'appétit, et, avec l'air de ne pas y toucher, se resservit en bière dans la chope de l'elfe -ça ne le dégoûtait pas. Puis il continua son repas, savourant particulièrement le bon pain noir frais, à la croûte dense et épaisse comme il les aimait. Il songea à toutes ces fois où il avait fait la cuisine pendant les bivouacs de sa troupe d'ouvriers, en ces jours où il n'était pas encore persona non grata. Ca lui réussissait plutôt bien, pensait-il.
Re: [Candidature] Bragon
Un bruit se fit entendre dans le couloir, clop, clop, clop, vite agrémenté d'un tintement de mailles et du bruit du frottement des plaques.
Entra dans la pièce une draenei aussi grande que l'homme, dans une armure cabossée et rayée, mais pourtant soigneusement entretenue au vu de l'odeur d'huile minérale dégagée, le torse ceint d'un tabard neuf dont le liseré plein contrastait avec celui des écuyers. Elle enleva son casque, révélant un visage rongé par de nombreuses traces et crevasses noires sur sa peau bleu clair. Elle tourna la tête roidement, observant l'homme et les choppes de bière. Impossible de lire ses yeux lumineux mais les sourcils marquèrent sa désapprobation de quelque chose. Elle tendit une main ferme et se présenta :
Chevalier Savera
Entra dans la pièce une draenei aussi grande que l'homme, dans une armure cabossée et rayée, mais pourtant soigneusement entretenue au vu de l'odeur d'huile minérale dégagée, le torse ceint d'un tabard neuf dont le liseré plein contrastait avec celui des écuyers. Elle enleva son casque, révélant un visage rongé par de nombreuses traces et crevasses noires sur sa peau bleu clair. Elle tourna la tête roidement, observant l'homme et les choppes de bière. Impossible de lire ses yeux lumineux mais les sourcils marquèrent sa désapprobation de quelque chose. Elle tendit une main ferme et se présenta :
Chevalier Savera
We shall enter into a new decade of Blind Faith and unreasonable Hatred! Huzzah! Hatred!
Re: [Candidature] Bragon
"Ben tiens, voilà qu'ils font entrer des bourrins à l'intérieur", se dit Bragon, en entendant le remue-ménage des sabots sur la pierre. "Bizarre, il doit manquer une patte à ce cana..."
Il comprit rapidement son erreur lorsqu'il vit la Draeneï entrer dans la pièce. C'était seulement la deuxième fois de sa vie qu'il voyait un représentant du peuple élu de la Lumière, et il en fut fortement impressionné. Ce devait-être quelque chose dans les yeux, ou alors cette espèce d'aura d'intégrité et de bienveillance qui les entouraient, il ne savait pas trop. Bon, la bienveillance était semble-t-il un peu amoindrie par la désapprobation, mais Bragon eût l'air un peu bête l'espace d'un instant, un peu comme une chèvre devant une machinerie titanide étincelante et mystérieuse.
Il balaya confusément les débris de la chope brisée, repoussa celle qu'il venait de vider, puis se leva lorsqu'elle lui tendit la main. Il fut surpris de remarquer qu'elle était perchée à sa hauteur. "Grand modèle, dis donc", nota-t-il.
- Moi c'est Bragon, Madame, bredouilla-t-il. Sa voix était terriblement grave, comme un orage roulant ses tambours colossaux dans les nuages. Pourtant, il y avait on-ne-sait-quoi de penaud, cette fois.
En voyant la main tendue, il hésita un instant, et la serra à son tour. Enfin, il la posa sur la sienne sans serrer, conformément à sa vieille peur de briser les mains de ses interlocuteurs.
Il comprit rapidement son erreur lorsqu'il vit la Draeneï entrer dans la pièce. C'était seulement la deuxième fois de sa vie qu'il voyait un représentant du peuple élu de la Lumière, et il en fut fortement impressionné. Ce devait-être quelque chose dans les yeux, ou alors cette espèce d'aura d'intégrité et de bienveillance qui les entouraient, il ne savait pas trop. Bon, la bienveillance était semble-t-il un peu amoindrie par la désapprobation, mais Bragon eût l'air un peu bête l'espace d'un instant, un peu comme une chèvre devant une machinerie titanide étincelante et mystérieuse.
Il balaya confusément les débris de la chope brisée, repoussa celle qu'il venait de vider, puis se leva lorsqu'elle lui tendit la main. Il fut surpris de remarquer qu'elle était perchée à sa hauteur. "Grand modèle, dis donc", nota-t-il.
- Moi c'est Bragon, Madame, bredouilla-t-il. Sa voix était terriblement grave, comme un orage roulant ses tambours colossaux dans les nuages. Pourtant, il y avait on-ne-sait-quoi de penaud, cette fois.
En voyant la main tendue, il hésita un instant, et la serra à son tour. Enfin, il la posa sur la sienne sans serrer, conformément à sa vieille peur de briser les mains de ses interlocuteurs.
Re: [Candidature] Bragon
Savera nota la mollesse de la main tendue puis invita l'homme à s'assoir. Elle attrapa les notes d'Edenhor et soupira de frustration en voyant les traits imprégnés de Fel, elle parcouru cependant rapidement l'écrit.
Elle s'assit elle même et entama :
Bien, je vois que vous n'êtes pas un combattant, mais un manœuvre. Lorsque vous aurez fait vos preuves vous devrez choisir une spécialité d'appartenance, je doute que les diplomates vous conviennent donc vous en répondrez surement à l'intendante, pour la logistique et tout ce qui ira avec.
Cependant chacun d'entre nous est un combattant, par exemple, l'intendante n'est pas très grande ni épaisse mais elle sais se défendre.
Elle marque une pause et reprend
Notre cause est exigeante, et chacun d'entre nous compte sur ses camarades. Prendriez vous le risque de mourir pour sauver un camarade? Vous sacrifieriez vous, Iriez vous vous jeter dans un limon géant, ou chargez une abomination pour faire gagner du temps à vos camarades?
Avez vous la motivation nécessaire pour vous sacrifier pour cet ordre, ou bien cherchez vous un emploi?
Elle posa ses questions regardant fixement Bragon, ses yeux lumineux braqués comme deux projecteurs en recherche de la vérité.
Elle s'assit elle même et entama :
Bien, je vois que vous n'êtes pas un combattant, mais un manœuvre. Lorsque vous aurez fait vos preuves vous devrez choisir une spécialité d'appartenance, je doute que les diplomates vous conviennent donc vous en répondrez surement à l'intendante, pour la logistique et tout ce qui ira avec.
Cependant chacun d'entre nous est un combattant, par exemple, l'intendante n'est pas très grande ni épaisse mais elle sais se défendre.
Elle marque une pause et reprend
Notre cause est exigeante, et chacun d'entre nous compte sur ses camarades. Prendriez vous le risque de mourir pour sauver un camarade? Vous sacrifieriez vous, Iriez vous vous jeter dans un limon géant, ou chargez une abomination pour faire gagner du temps à vos camarades?
Avez vous la motivation nécessaire pour vous sacrifier pour cet ordre, ou bien cherchez vous un emploi?
Elle posa ses questions regardant fixement Bragon, ses yeux lumineux braqués comme deux projecteurs en recherche de la vérité.
We shall enter into a new decade of Blind Faith and unreasonable Hatred! Huzzah! Hatred!
Re: [Candidature] Bragon
Bragon se rassit, toujours un peu penaud, arrachant un nouveau cri de détresse au pauvre tabouret.
Bien, je vois que vous n'êtes pas un combattant, mais un manœuvre. Lorsque vous aurez fait vos preuves vous devrez choisir une spécialité d'appartenance, je doute que les diplomates vous conviennent donc vous en répondrez surement à l'intendante, pour la logistique et tout ce qui ira avec.
Cependant chacun d'entre nous est un combattant, par exemple, l'intendante n'est pas très grande ni épaisse mais elle sais se défendre.
- "Eh ben... Oui, l'intendance, c'est bien" approuva-t-il. Il était évident que le bougre ne connaissait pas grand chose en dehors des milieux ruraux, un rien l'impressionnait. Ces grands yeux lumineux, par exemple, qui semblaient le scruter comme une allégorie de la Lumière. Un questionnement inutile lui vient à l'esprit : "Ca doit être compliqué pour dormir d'avoir de la lumière dans l'œil"
Notre cause est exigeante, et chacun d'entre nous compte sur ses camarades. Prendriez vous le risque de mourir pour sauver un camarade? Vous sacrifieriez vous, Iriez vous vous jeter dans un limon géant, ou chargez une abomination pour faire gagner du temps à vos camarades?
Avez vous la motivation nécessaire pour vous sacrifier pour cet ordre, ou bien cherchez vous un emploi ?
"Dame ! C'est quoi, un limon géant déjà ?" Pensa-t-il. Mais il avait compris l'idée. Il soutint les deux puits de lumière blanche un instant, puis détourna les yeux machinalement, en se grattant la barbe, scroutch, scroutch. Il prit un instant - ce qui fut bien plus long pour Savera en réalité - pour rassembler ses pensées, savoir ce qu'il pensait de tout ça. Ca n'était pas une question facile à répondre. Après un considérable moment de silence, il parvint à formuler :
- "J'ai pas... vraiment peur de mourir, vous savez, Madame. Là d'où je viens, j'vaut pas mieux qu'une bête enragée, les gens ont la trouille de moi. Des gens qu'on été mesquins, méchants... qu'on médit sur ma pomme, qui m'ont pourri la vie. Pour ces pedzouilles-là, non, je donnerais pas ma vie, bien que je les laisserais quand même pas crever sur le bord de la route (il se signa, faisant un symbole de la Compassion), la Lumière m'en garde. Mais y'a des braves gens dans le monde, ça aussi, j'en ai croisé. Des gens qu'on la Lumière en eux, même si ils ont fait plein de choses de travers dans leur vie" Visiblement, le géant avait quelques exemples en tête, sur lesquels il passa un petit instant à se remémorer en souriant en coin. Puis il reprit :
- "Mais tant qu'à faire j'aimerais bien faire deux ou trois bricoles de ma vie avant de rejoindre les cieux lumineux. Je suis pas un guerrier, ça non Madame, et j'peux pas vous garantir que j'aurais pas la trouille. En venant ici, j'suis tombé sur des revenants, et j'ai pris mes jambes à mon cou. Mais j'me vois mal laisser des gens dans la misère quand on a besoin d'moi."
Il ignorait ce qu'était une abomination, ou même un limon, bien qu'il ait vaguement entendu parler de ce dernier par un explorateur Nain, qui disait en avoir croisé dans une vieille tour engloutie. Il n'avait vraiment pas idée de l'horreur que ces monstres pouvaient représenter, mais il n'envisageait pas non plus de laisser quelqu'un de bienveillant se faire dévorer sans rien faire. Il n'avait jamais vraiment été confronté au problème. En se tordant les mains, il reprit plus timidement, car il avait beaucoup parlé et avait peur d'être ridicule :
- "Y'a une chose que j'peux vous dire, c'est que je ferais c'qu'on me demande, je..." Il chercha ses mots, mais n'arriva pas à l'exprimer différemment de ce qu'il avait dit tout à l'heure à l'elfe : "J'veux juste rendre service, vous savez. Je sais pas ce que c'est que d'avoir un foyer, mais je sais ce que c'est que de pas en avoir. Les gens d'ici, ils..." Il s'aperçut que sa phrase était un peu pléonastique. Il préféra se taire, se sentant très bête, terminant son monologue sur cette phrase inachevée.
Cependant, la grande timidité de Bragon, associée à sa longue habitude de paria ne parvenait pas à cacher son évidente nature bienveillante. C'était un simple homme du peuple, pour qui les idées de sacrifice, d'honneur et de guerre étaient vagues, mais il était pieux, sincère, et manifestement apte à obéir.
Bien, je vois que vous n'êtes pas un combattant, mais un manœuvre. Lorsque vous aurez fait vos preuves vous devrez choisir une spécialité d'appartenance, je doute que les diplomates vous conviennent donc vous en répondrez surement à l'intendante, pour la logistique et tout ce qui ira avec.
Cependant chacun d'entre nous est un combattant, par exemple, l'intendante n'est pas très grande ni épaisse mais elle sais se défendre.
- "Eh ben... Oui, l'intendance, c'est bien" approuva-t-il. Il était évident que le bougre ne connaissait pas grand chose en dehors des milieux ruraux, un rien l'impressionnait. Ces grands yeux lumineux, par exemple, qui semblaient le scruter comme une allégorie de la Lumière. Un questionnement inutile lui vient à l'esprit : "Ca doit être compliqué pour dormir d'avoir de la lumière dans l'œil"
Notre cause est exigeante, et chacun d'entre nous compte sur ses camarades. Prendriez vous le risque de mourir pour sauver un camarade? Vous sacrifieriez vous, Iriez vous vous jeter dans un limon géant, ou chargez une abomination pour faire gagner du temps à vos camarades?
Avez vous la motivation nécessaire pour vous sacrifier pour cet ordre, ou bien cherchez vous un emploi ?
"Dame ! C'est quoi, un limon géant déjà ?" Pensa-t-il. Mais il avait compris l'idée. Il soutint les deux puits de lumière blanche un instant, puis détourna les yeux machinalement, en se grattant la barbe, scroutch, scroutch. Il prit un instant - ce qui fut bien plus long pour Savera en réalité - pour rassembler ses pensées, savoir ce qu'il pensait de tout ça. Ca n'était pas une question facile à répondre. Après un considérable moment de silence, il parvint à formuler :
- "J'ai pas... vraiment peur de mourir, vous savez, Madame. Là d'où je viens, j'vaut pas mieux qu'une bête enragée, les gens ont la trouille de moi. Des gens qu'on été mesquins, méchants... qu'on médit sur ma pomme, qui m'ont pourri la vie. Pour ces pedzouilles-là, non, je donnerais pas ma vie, bien que je les laisserais quand même pas crever sur le bord de la route (il se signa, faisant un symbole de la Compassion), la Lumière m'en garde. Mais y'a des braves gens dans le monde, ça aussi, j'en ai croisé. Des gens qu'on la Lumière en eux, même si ils ont fait plein de choses de travers dans leur vie" Visiblement, le géant avait quelques exemples en tête, sur lesquels il passa un petit instant à se remémorer en souriant en coin. Puis il reprit :
- "Mais tant qu'à faire j'aimerais bien faire deux ou trois bricoles de ma vie avant de rejoindre les cieux lumineux. Je suis pas un guerrier, ça non Madame, et j'peux pas vous garantir que j'aurais pas la trouille. En venant ici, j'suis tombé sur des revenants, et j'ai pris mes jambes à mon cou. Mais j'me vois mal laisser des gens dans la misère quand on a besoin d'moi."
Il ignorait ce qu'était une abomination, ou même un limon, bien qu'il ait vaguement entendu parler de ce dernier par un explorateur Nain, qui disait en avoir croisé dans une vieille tour engloutie. Il n'avait vraiment pas idée de l'horreur que ces monstres pouvaient représenter, mais il n'envisageait pas non plus de laisser quelqu'un de bienveillant se faire dévorer sans rien faire. Il n'avait jamais vraiment été confronté au problème. En se tordant les mains, il reprit plus timidement, car il avait beaucoup parlé et avait peur d'être ridicule :
- "Y'a une chose que j'peux vous dire, c'est que je ferais c'qu'on me demande, je..." Il chercha ses mots, mais n'arriva pas à l'exprimer différemment de ce qu'il avait dit tout à l'heure à l'elfe : "J'veux juste rendre service, vous savez. Je sais pas ce que c'est que d'avoir un foyer, mais je sais ce que c'est que de pas en avoir. Les gens d'ici, ils..." Il s'aperçut que sa phrase était un peu pléonastique. Il préféra se taire, se sentant très bête, terminant son monologue sur cette phrase inachevée.
Cependant, la grande timidité de Bragon, associée à sa longue habitude de paria ne parvenait pas à cacher son évidente nature bienveillante. C'était un simple homme du peuple, pour qui les idées de sacrifice, d'honneur et de guerre étaient vagues, mais il était pieux, sincère, et manifestement apte à obéir.
Re: [Candidature] Bragon
La Draenei ecouta attentivement, quad il eut fini de bredouiller elle reprit :
Et vous avez fait tout ce chemin sans arme? Votre taille a du en impressionner plus d'un.
Elle marque une nouvelle pause.
Et si nous ne vous prenions pas, que feriez vous? il y a une longue route jusqu'a Elwynn
Et vous avez fait tout ce chemin sans arme? Votre taille a du en impressionner plus d'un.
Elle marque une nouvelle pause.
Et si nous ne vous prenions pas, que feriez vous? il y a une longue route jusqu'a Elwynn
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Re: [Candidature] Bragon
Et vous avez fait tout ce chemin sans arme ? Votre taille a du en impressionner plus d'un.
"- C'est à dire que j'ai pas croisé grand monde, Madame... Enfin, à part en Arathi, une espèce de poule géante avec des écailles et des dents longues comme des ciseaux à bois ! Et j'peux vous dire que je l'impressionnait pas du tout !" De honte, il préféra passer sous silence son altercation avec les Kobolds vindicatifs, qui l'avaient fichu dehors de leur caverne comme un malpropre, bien qu'il avait énergiquement protesté pour rester au sec. Ceci dit, il songea après coup qu'il aurait sans doute eu beaucoup plus d'ennuis s'il avait été d'un gabarit plus conventionnel. Il n'avait rien remarqué, mais il est probable que certaines bestioles ou malandrins bien plus alertes que lui l'avaient vu de loin et s'étaient abstenus de venir lui chercher des noises.
Et si nous ne vous prenions pas, que feriez vous ? il y a une longue route jusqu'à Elwynn
De nouveau, le visage du grand bonhomme prit un pli inquiet. Il commença à se tordre les mains.
"- Eh ben, j'y ai pas vraiment pensé en venant..." Il se gratta la tête, puis dit, un peu plus résolu : "En tout cas je repartirai pas en Elwynn. Les gens étaient bien content d'm'en voir partir, alors je leur ferait pas l'plaisir de revenir la queue entre les jambes, ça non. C'que je ferais ? J'en sais rien, Madame. P'têt' bien que j'irais bosser chez les nains, si ils veulent de moi, ou alors je tenterais de trouver une autre troupe d'ouvriers itinérants..."
Il est évident que ces dernières options n'étaient pas son premier choix, qu'il aspirait à autre chose. Quelque chose de nouveau était né en lui des suites de ce voyage, quelque chose d'aventureux, sur lequel il n'avait pas encore réussit à mettre le doigt, ou qu'il refusait de remarquer. La sagace Draeneï, pour peu qu'elle est une certaine connaissance de l'âme humaine, aura sans doute remarqué cela.
"- C'est à dire que j'ai pas croisé grand monde, Madame... Enfin, à part en Arathi, une espèce de poule géante avec des écailles et des dents longues comme des ciseaux à bois ! Et j'peux vous dire que je l'impressionnait pas du tout !" De honte, il préféra passer sous silence son altercation avec les Kobolds vindicatifs, qui l'avaient fichu dehors de leur caverne comme un malpropre, bien qu'il avait énergiquement protesté pour rester au sec. Ceci dit, il songea après coup qu'il aurait sans doute eu beaucoup plus d'ennuis s'il avait été d'un gabarit plus conventionnel. Il n'avait rien remarqué, mais il est probable que certaines bestioles ou malandrins bien plus alertes que lui l'avaient vu de loin et s'étaient abstenus de venir lui chercher des noises.
Et si nous ne vous prenions pas, que feriez vous ? il y a une longue route jusqu'à Elwynn
De nouveau, le visage du grand bonhomme prit un pli inquiet. Il commença à se tordre les mains.
"- Eh ben, j'y ai pas vraiment pensé en venant..." Il se gratta la tête, puis dit, un peu plus résolu : "En tout cas je repartirai pas en Elwynn. Les gens étaient bien content d'm'en voir partir, alors je leur ferait pas l'plaisir de revenir la queue entre les jambes, ça non. C'que je ferais ? J'en sais rien, Madame. P'têt' bien que j'irais bosser chez les nains, si ils veulent de moi, ou alors je tenterais de trouver une autre troupe d'ouvriers itinérants..."
Il est évident que ces dernières options n'étaient pas son premier choix, qu'il aspirait à autre chose. Quelque chose de nouveau était né en lui des suites de ce voyage, quelque chose d'aventureux, sur lequel il n'avait pas encore réussit à mettre le doigt, ou qu'il refusait de remarquer. La sagace Draeneï, pour peu qu'elle est une certaine connaissance de l'âme humaine, aura sans doute remarqué cela.